En ce Ramadhan, les organismes étatiques et privés ont mis le paquet pour animer les soirées mais n'ont pas vraiment pensé aux enfants. Mis à part le cirque Amar qui repasse les mêmes numéros depuis une dizaine d'années et les manèges, les enfants n'ont pratiquement pas le droit de s'amuser. En effet, si au cours de l'année, notamment durant les vacances scolaires, des programmes, notamment des matinées avec des clowns et des pièces de théâtre sont prévus, on a oublié ce volet durant le mois sacré. En effet, malgré les troupes de théâtre qui pensent souvent aux enfants et les efforts de quelques organismes culturels qui tracent des programmes durant toute l'année, les enfants restent lésés durant le Ramadhan. On a constaté que des parents ont été obligés de ramener des tout petits enfants pour assister à des soirées musicales pour adultes. Certains parmi eux, ne se sentant pas à l'aise, commencent même à pleurer, gênant les présents. Mis à part quelques films programmés dans le cadre des nuits du cinéma, il n'y a pratiquement rien pour les petits qui aiment bien voir des spectacles de marionnettes, de clown ou de magicien. Pour ce dernier volet, il n'y a eu à Alger que le spectacle de l'hypnotiseur Hervé Barbereau présenté au chapiteau de l'hôtel Hilton qui pouvait à la fois intéresser les adultes et les enfants. Au fait, on se demande où sont passés les prestidigitateurs algériens. Après le décès du pionnier de la magie algérienne, Mohamed Bouras, on a vu à certains moment les magiciennes Lynda et Mme Smati, mais ces dernières auraient mis fin à leur carrière. Il y a eu aussi la tournée du magicien Fouad Filali qui vit au Canada et les apparitions timides de quelques jeunes, mais cela reste insuffisant. D'autres illusionnistes faisaient la joie des petits et des grands dans les 1970-1980 tels que Soufi et Oudjit qui étaient spécialisés dans le vol des montres et bijoux des spectateurs. On ne sait pas pourquoi on n'a pas pensé à programmer des pièces de théâtre pour enfants durant les après-midi ou les soirées de ce Ramadhan. Il y a bien des troupes telles que celle de Aïn Benian qui font un bon travail dans ce domaine. D'ailleurs, ces pièces devraient être enregistrées à la télévision. Où sont passés les magiciens ? Les chaînes privées devraient y penser. D'autres activités pour enfants ont pratiquement disparu. On se demande où sont passés les magiciens qui donnaient des spectacles dans les écoles. Il faut rappeler que dans les années 1980, Alger avait organisé un festival maghrébin de la magie et de grands magiciens algériens tel que le pionnier des illusionnistes feu Mohamed Bouras y avaient participé. A cette époque, il y avait d'autres magiciens devenus célèbres, tels que Oudjit et Soufi. Il est à préciser que les spectacles de magie concernent à la fois les parents et les enfants. Les salles de cinéma devraient également penser à programmer plus de films pour enfants. Les producteurs algériens pourraient aussi investir dans ce créneau porteur. L'Egypte qui est bien en avance dans ce domaine organise régulièrement le festival international du cinéma pour enfants. L'Algérie peut bien y participer. On a des enfants très doués pour le théâtre et le cinéma mais il n'y a eu à ce jour que quelques initiatives. On sait que le ministère de la culture encourage les associations qui se consacrent aux enfants, mais cela reste insuffisant. Les directeurs de salles de spectacles devraient consacrer des horaires réguliers pour cette frange qui n'a pas où aller si ce n'est dans les cybercafés afin de passer des heures à jouer devant les ordinateurs.