Plus de 33 000 commerçants activant dans plusieurs secteurs devront assurer la permanence durant l'Aïd el Fitr, selon le directeur de la régulation et de l'organisation des activités commerciales au ministère du Commerce. S'exprimant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Abdelaziz Aït Abderrahmane a tenu a rassurer les citoyens «sur la disponibilité des produits alimentaires durant l'Aïd, puisque 33 776 (en hausse de 23% par rapport à l'Aïd 2015) et 4932 boulangers vont ouvrir leurs locaux et assurer le service», a-t-il fait savoir. Dans l'alimentation générale, les pouvoirs publics ont recensé 20 167 commerçants pour assurer la permanence, soit 28% de plus par rapport à la fête de l'année précédente. En outre, 7711 commerçants d'activités diverses seront mobilisés (hausse de 20%). Par ailleurs, des unités de production sont aussi concernées par la permanence de l'Aïd El Fitr. Il s'agit des laiteries, des minoteries et des unités de fabrication des eaux minérales, dont le nombre réquisitionné est de 435. Cette année, l'Aïd coïncide avec la fête de l'Indépendance (5 juillet), par conséquent, le citoyen n'aura pas trop à se soucier, car la permanence des commerçants va aller au-delà des deux jours de l'Aïd El Fitr, a-t-il ajouté. Toutefois, malgré les mesures restrictives prises par le ministère du Commerce ces deux dernières années, le phénomène de fermeture de magasins continue à se répéter. D'ailleurs, l'année dernière plusieurs commerçants ont baissé carrément rideau dès le troisième jour sans être inquiétés. Les quartiers d'Alger-Centre étaient devenus fantomatiques. Beaucoup de citoyens étaient obligés de parcourir des dizaines de kilomètres juste pour une baguette de pain et un sachet de lait. Pour veiller à l'application de cette permanence, «le secteur du Commerce va mobiliser 2314 agents de contrôle, soit 15% de plus que l'année précédente», a précisé le même responsable. L'application de la permanence des commerçants pendant les fêtes légales nationales et religieuses a commencé en 2012 suite à l'amendement de la loi 04-08 fixant les conditions de l'exercice des activités commerciales, par l'introduction d'une disposition obligeant les commerçants à assurer une permanence durant les fêtes. Cette loi prévoit aussi des sanctions, des amendes et même des poursuites judiciaires à l'encontre des récalcitrants. «Si le commerçant refuse de payer l'amende, son dossier sera soumis à la justice et il risque la fermeture de son local», a averti l'invité de la radio.
80% des marchés de proximité réalisés Par ailleurs, abordant la hausse des prix des fruits et légumes durant le mois sacré, l'intervenant qualifie cette situation de «normale». «Il est tout à fait normal que les cours augmentent sous l'effet, explique-t-il, de la forte demande des ménages», assurant qu'ils ont commencé à accuser une courbe descendante pour retrouver leur «niveau habituel» dans nombre de wilayas. Quand ont lui fait remarquer que les fruits de saison continuent à être cédés à des prix exorbitants, il explique, une fois encore, qu'il s'agit là du résultat d'une «forte demande» relevant que la pastèque, cédée à 120 DA le kg, a, elle, connu une baisse en raison du refus des clients à l'acquérir au prix fort. Concernant le retour de certains marchés informels après une opération d'éradication lancée depuis 2011, M. Aït Abderrahmane a soutenu que les élus locaux devraient intervenir pour empêcher le resurgissement de ces sites. Il a rappelé dans ce sens que l'élimination des marchés informels avait connu une «bonne avancée» depuis 2011. Sur les 1368 sites recensés en 2011, il en reste moins de 300 actuellement. Un programme du ministère de l'Intérieur prévoit la réalisation de 766 marchés de proximité dont le taux de réalisation est estimé à 80% entre sites réalisés, réceptionnés et livrés.