L'Algérie a enregistré une baisse remarquable des mariages des adolescentes, qui a atteint 1% du nombre total des mariages en Algérie depuis l'Indépendance.. S'exprimant à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a souligné que «l'âge moyen des femmes lors du mariage a atteint 29 ans et l'âge à la maternité a atteint les 31 ans par rapport aux années 1990, où la moitié des filles âgées de 15 à 19 ans étaient déjà mariées». Mettant l'accent sur le mariage précoce, le ministre trouve regrettable le fait que ce phénomène existe toujours. Il a indiqué dans ce sens que «le mariage et la grossesse précoces chez les filles ont un impact négatif sur la vie sociale et la santé en les enlisant dans la pauvreté et l'exclusion». Concernant la grossesse, le ministre a ajouté que les statistiques indiquent que 1.4% des naissances vivantes enregistrées à l'état civil en 2015 provenaient des femmes âgées entre 15 et 19 ans, contre respectivement 11,5% en 1970 et 8,5% en 1980. Le ministre n'a pas manqué de dire que la planification familiale, reconnue comme un droit humain indéfectible, reste cependant d'accès limité chez les adolescentes mariées avec 28,87% en 2013, contre plus de 60% chez les 25-44 ans actuellement. Abdelmalek Boudiaf, qui était accompagné par le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le professeur Bah Keita, a fourni quelques chiffres sur la population. «Il y a en Algérie 9,8 millions de personnes âgées de 10 à 24 ans, ce qui représente 24,2% de la population.» De son côté, le représentant de l'OMS a indiqué, en marge de la journée d'étude, que l'Algérie enregistre une amélioration sur plusieurs axes, comme le mariage des adolescentes et la couverture sociale par rapport à d'autres pays de la région. Le taux de mortalité en hausse D'autre part, les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) indiquent que l'année 2015 a connu un volume de décès atteignant 183 000, soit un accroissement de 5,2% par rapport à l'année 2014, et qui s'est traduit par l'augmentation du taux brut de mortalité qui est passé de 4,44% à 4,57%. Il est à relever que l'espérance de vie chez les hommes est passée de 76,6 à 76,4 ans durant cette même période, alors que celle des femmes a plutôt connu une stagnation en s'établissant à 77,8 ans. Même le volume des décès de moins d'un an a atteint 23,15% en 2015, correspondant à une augmentation relative de 3,9%. Par rapport à l'année précédente, la part des personnes âgées de 60 ans et plus, continue toujours sa progression, passant de 8,5% à 8,7% entre 2014 et 2015, avec un effectif de 3 millions et demi de personnes, dont plus de 511 000 sont âgés de 80 ans et plus. La population en âge d'activité (15 à 59 ans) continue d'enregistrer une régression, passant ainsi de 63,1% à 62,5%, entre 2014 et 2015, alors que la part de la population âgée de moins de 15 ans poursuit également sa progression, passant de 28,4% à 28,8% durant la même période. La part de la population âgée de moins de 5 ans continue sa progression, passant de 11,6% à 11,7% entre 2014 et 2015, tandis la population féminine en âge de procréer (15-49 ans) a atteint 10,8 millions de femmes. L'espérance de vie a enregistré un recul d'un dixième de point, par rapport à l'année 2014, atteignant ainsi 77,1 ans, en raison de l'augmentation en 2015 du nombre de décès. Plus d'hommes que de femmes Décliné par sexe, le quotient de mortalité infanto-juvénile a atteint 27,1% auprès des garçons et 24,2 auprès des filles. Par ailleurs, la baisse enregistrée dans le volume des mariages entre 2013 et 2014 s'est poursuivi en 2015, toutefois avec un rythme plus soutenu. En effet, les bureaux de l'état civil ont registré une diminution du nombre de mariages enregistrés par rapport à 2014 avec 370 000 unions contractées en 2015, contre 390 000 l'année précédente, soit une baisse relative de 4,5%. Ainsi, le taux brut de nuptialité a connu un fléchissement passant de 9,88% à 9,24% entre 2014 et 2015. L'année 2015 a été marquée par l'enregistrement d'un million 40 000 naissances vivantes auprès des services de l'état civil, soit une moyenne de plus de 2800 naissances vivantes par jour, alors que la moyenne enregistrée au cours de l'année 2014 s'établissait à 2700 naissances par jour et celle de 2013 à 2600 naissances par jour. Il est à noter que c'est la seconde année consécutive où le volume de naissances dépasse le seuil d'un million. La répartition de ces naissances par sexe exprimée par le rapport de masculinité donne 104 garçons pour 100 filles. En volume, les naissances ont connu une augmentation de 26 000 naissances entre 2014 et 2015, soit un accroissement relatif de 2,6% qui correspond à la moitié de celui enregistré entre 2013 et 2014 (5,3%). Le taux brut de natalité continue d'enregistrer une progression continue pour atteindre 26,03% après avoir atteint 25,93 en 2014 et 25,14 en 2013. Trois enfants par femme De même, l'indice conjoncturel de fécondité a connu une hausse, passant de 3,0 à 3,1 enfants par femme durant cette période, dépassant ainsi le seuil de trois enfants par femme. En revanche, l'âge moyen à l'accouchement affiche le même niveau que celui observé l'année précédente, soit 31,8 ans. En termes d'évolution de la population, au cours de l'année 2015, la population résidente totale a connu un accroissement naturel atteignant 858 000 personnes, soit un taux d'accroissement naturel de 2,15%. En résumé, l'Algérie compte 40,4 millions d'habitants au 1er janvier 2016, avec des prévisions de 41,2 millions d'habitants au 1er janvier 2017.