Le taux de réussite au baccalauréat cette année n'a pas franchi la barre des 50%. Il s'est établi à 49,79% pour les candidats scolarisés et 33,7% pour les candidats libres. Ce taux est en recul de 1,75% par rapport à l'année dernière, où il était de 51,36%. Avant d'être annoncés officiellement dans la soirée d'hier, sur le site de l'Office national des examens et des concours (Onec), les résultats globaux du baccalauréat 2016 ont été communiqués, la matinée sur les ondes de la radio nationale, par Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale. Ces résultats sont «inespérés» pour la ministre qui attendait un bon taux de réussite en raison du climat serein et la stabilité qu'a connue cette année son secteur grâce à la fameuse charte d'éthique signée en novembre 2015 par le ministère et ses partenaires sociaux. «De larges espoirs existent de réalisation cette année d'un bon taux de réussite, à la faveur de la stabilité qu'a connue le secteur tout au long de la saison scolaire», avait déclaré Mme Benghebrit lors du coup d'envoi de cet examen le 29 mai.
Facebook était la cause Néanmoins, le scandale des fuites des sujets du bac qualifié d'«action criminelle», a déstabilisé aussi bien les candidats que la société. «L'année était stable, les programmes respectés, malheureusement on a été victimes d'une action criminelle.» «C'était un ravage causé par facebook, y compris dans la session partielle où des élèves ont passé des nuits à consulter des sujets 100% faux, et ils arrivaient, le matin, épuisés», a expliqué hier la ministre. Une épreuve, ajoute-t-elle, qui doit servir de leçon à toute la société. La ministre promet, à l'avenir, un accompagnement des élèves afin de compter sur eux-mêmes et de ne pas tomber dans ces pièges. Pour cette année, les candidats en mathématiques détiennent la palme d'or en se positionnant en tête du classement avec un taux de 63,26%. Ils sont suivis des candidats de langues étrangères, avec 56,09%.
Des avis mitigés Les candidats recalés (50,31%) est une preuve de l'échec du système éducatif, selon Nabil Ferguenis, chargé de communication au sein du Snapap. «Les réformes engagées dans le secteur sont entravées par la politique arbitraire et anarchique de la tutelle», critique-t-il. A l'inverse, l'autre aile de ce syndicat, chapeauté par Belamouri Laghlayadh, soutient que ces résultats sont satisfaisants si l'on prend en compte l'état psychique et physique des élèves, perturbés et éreintés. «Il ne faut pas oublier qu'après le scandale qui les avait perturbés, certains d'entre eux étaient contraints de repasser l'examen et en plein mois de Ramadhan», rappelle ce responsable syndical. Optimiste, ce dernier espère «un excellent cru» pour la prochaine session qui sera un nouveau départ grâce à la réforme de l'examen du bac. 818 515 candidats ont, pour rappel, passé l'examen du baccalauréat 2016 lors de la première session qui s'est déroulée entre le 29 mai et le 2 juin dont 549 593 élèves scolarisés et 268 925 candidats libres. Un baccalauréat marqué par l'organisation d'une session partielle entre le 19 au le 23 juin, après une fuite des sujets. 555 000 candidats ont pris part aux épreuves de cette deuxième session, dont une majorité dans les branches scientifiques.