Dans une Algérie qui connaît une crise financière aiguë, selon les termes du président Abdelaziz Bouteflika, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, le taux de chômage a paradoxalement reculé à 9,9% en avril 2016 contre 11,2% en septembre 2015. Selon l'Office national des statistiques (ONS), la population en chômage est estimée à 1,198 million de personnes. En revanche, le FMI avait anticipé une dégradation du marché du travail, prévoyant un taux de chômage à 11,3% en 2016, en raison de l'effondrement des prix pétroliers mondiaux. Cette institution a même prédit une autre hausse en 2017, situant le taux de chômage à 12,1%. En revanche, l'office a relevé que le taux de chômage a baissé essentiellement chez les hommes à 8,2% en avril 2016 (contre 9,9% en septembre 2015) tandis que chez les femmes, le taux de chômage a connu une quasi-stagnation en s'établissant à 16,5%. Dans le détail, l'ONS a indiqué qu'en avril dernier, le nombre de la population active a augmenté pour atteindre 12,092 millions de personnes contre 11,932 millions en septembre 2015. Sur le total des personnes actives, le nombre de personnes ayant un emploi est estimé à 10,895 millions de personnes, réparties entre 3,11 millions d'employeurs et d'indépendants et 7,58 millions de salariés ainsi que 192 000 aides familiaux. L'office explique, dans ce sens, que «la population active est l'ensemble des personnes en âge de travailler et disponibles sur le marché du travail, qu'elles aient un emploi ou qu'elles soient en chômage». L'office, cité par l'APS, précisera que les hommes ayant un travail sont plus nombreux avec 8,83 millions d'hommes (81,1%) contre 2,06 millions de femmes (18,9%). Avec les départs en retraite et la faiblesse des recrutements, le secteur public emploie 4,56 millions de personnes (42%) contre 6,33 millions dans le secteur privé et mixte (58%). Concernant le milieu de résidence, le milieu urbain compte plus d'employés avec une population occupée de 7,33 millions de personnes contre 3,56 millions dans le monde rural. Selon le secteur d'activité (y compris les entités administratives), il est observé que celui du commerce et services est le plus grand employeur (61,7% de population active), suivi du secteur du BTP (16,6%), de l'industrie (13%) et de l'agriculture (8,7%). Souffrance des diplômés Dans la structure du chômage, celui des jeunes, des diplômés et des femmes demeurent les plus élevés. Pour les personnes âgées de 25 ans et plus, le taux de chômage est de 7,5% avec un taux de 5,9% chez les hommes et de 13,7% chez les femmes. Quant au taux de chômage des jeunes âgés entre 16 et 24 ans, il a baissé à 24,7% en avril dernier (contre près de 30% en septembre dernier) avec 21,8% chez les jeunes hommes contre 40% chez les jeunes femmes. Concernant le niveau de qualification les diplômés, ceux de l'enseignement supérieur sont les plus nombreux à chercher un emploi et représentent 13,2% en avril 2016 contre 12,3% en septembre 2015, suivis par ceux de la formation professionnelle est de 12,1%, des personnes sans diplôme (8,3% contre 9,6% en septembre) et les personnes en âge d'activité (16 - 59 ans) avec 869 000 cas. Au sein de la population en chômage, il est constaté que 53,3% sont des personnes non diplômées (639 000 chômeurs), 24,1% sont diplômés de la formation professionnelle (289 000 chômeurs) et 22,6% sont des universitaires (270 000 chômeurs). Les chômeurs de longue durée (cherchant un emploi depuis une année ou plus) constituent 66,7% de la population en chômage. L'ONS souligne, par contre, l'existence d'une population située dans le «halo du chômage», c'est-à-dire des personnes en âge d'activité (16 à 59 ans), qui déclarent être disponibles à travailler mais qui n'ont pas effectué de démarches pour chercher un emploi durant le mois précédant l'enquête effectuée par l'ONS. Car ces personnes pensent qu'il n'y a pas d'emploi ou qu'elles n'ont pas pu trouver un emploi par le passé, ou qu'elles ont déjà effectué des démarches pour trouver un emploi, et ce, avant avril 2016, mois durant lequel l'ONS a mené son enquête.