Les investisseurs exclus des mesures de bénéfice des avantages fiscaux et des facilitations d'accès au foncier ont été revues à la hausse dans le cadre du nouveau code de l'investissement. «Sur une liste noire comprenant quelque 70 à 80 activités ne pouvant bénéficier des avantages fiscaux, ce nombre a été porté à 200 après l'adoption du nouveau code de l'investissement», a déclaré le conseiller du ministre de l'Industrie et des Mines et ex-DG de l'Agence nationale de Développement de l'Investissement (ANDI), Ali Daiboune, qui intervenait hier au forum économique du quotidien El Moudjahid. N'est pas investisseur qui veut. C'est ainsi que l'on pourrait interpréter les propos du responsable au département de Abdesselam Bouchouareb qui a souligné que des activités telles que «garagiste» ou «station d'essence» ne peuvent être considérées comme des «investissements utiles» et par conséquent bénéficier d'avantages. Ceci dit, explique le conférencier, l'acte d'investir demeure un acte libre, et ni l'ANDI, ni un quelconque autre organisme ne peut interférer dans le choix de l'activité qu'une personne souhaite exercer, rassure Daiboune, qui ne donne toutefois pas de précisions sur ces activités «non utiles». Avant que l'économie nationale ne ressente les effets de la crise pétrolière sur les revenus du pays, les pouvoirs publics avaient appliqué une largesse à outrance dans l'octroi d'avantages, allant jusqu'à l'effacement des dettes pour des activités qui n'ont aucune rentabilité, à tel point que les fourgons de transport, les taxiphones et les pizzérias occupaient à elles seules la scène économique nationale. En réalité, le nouveau code de l'investissement prévoit des avantages communs pour l'ensemble des investissements éligibles, des avantages supplémentaires pour les investissements relevant des secteurs de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme et des avantages exceptionnels pour les projets d'intérêt particulier à l'économie nationale. S'exprimant sur les classements internationaux qui placent souvent l'Algérie au dernier rang des pays en termes de climat des affaires et autres considérations liées aux affaires, le responsable au ministère de l'Industrie trouve que les critères pris en considération dans ces classements sont accompagnés d'«une arrière-pensée idéologique». Sinon, argue-t-il, comment expliquer que l'Algérie a été classée au 163e rang sur 189 pays au classement du Doing Business 2016 édité par la Banque mondiale, où elle recule de huit places par rapport à l'année 2015 ; au moment où elle arrive à la 87e position dans le classement mondial englobant 132 pays selon l'indice du progrès social, publié par l'organisation internationale The Social Progress Imperative. D'après le conférencier, à travers ce classement, la Banque mondiale fait en sorte de libéraliser au maximum son économie et se délester de sa politique sociale, pour que les sociétés multinationales en profitent par la suite.