Le nouveau secrétaire général de l'Opep ne sait plus sur quel pied danser. A son arrivée dans la soirée de samedi à Alger, Mohammed Sanusi Barkindo a déclaré à la presse que la prochaine réunion informelle de l'organisation sera une «rencontre de concertation et non pas de prise de décisions». «C'est une réunion informelle, ce n'est pas une réunion de prise de décisions, à l'inverse de celle qu'a abritée Oran, à l'ouest d'Alger, en 2008. La tenue de la rencontre a été proposée par le Qatar, en juin dernier, pour permettre aux membres de l'Opep de se concerter et d'échanger leurs points de vue», a-t-il encore expliqué. Comprendre que le consensus tant espéré par certains membres de l'Opep afin de faire remonter les prix n'aura pas lieu. Coup de théâtre, le lendemain, le même responsable a changé de position et de ton. Reçu hier par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en présence du ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, il a tenu à rassurer sur l'importance de la rencontre d'Alger. A la question de savoir si l'Opep pourrait aboutir à une décision lors de cette réunion, en cas de convergence d'avis entre les pays membres, Barkindo s'est dit «optimiste», tout en saluant les efforts déployés par l'Algérie pour rapprocher les points de vue des pays Opep et non-Opep, en espérant que ces efforts donnent lieu à des résultats positifs. Dans ce sens, il a soutenu que les ministres de l'Energie faisant partie de l'organisation pourraient convoquer une réunion extraordinaire s'ils arrivaient à un consensus lors de la réunion informelle d'Alger. Explicitant le processus de prise de décision au sein de l'Opep, il a indiqué qu'une réunion informelle n'était pas une réunion de prise de décisions, et qu'une réunion informelle le reste jusqu'à ce que les ministres des pays membres décident eux-mêmes de la nécessité de prendre certaines décisions. C'est à ce moment-là, a-t-il poursuivi, qu'une réunion informelle pourrait décider de convoquer une réunion extraordinaire dans le but de prendre des décisions. Ce revirement du SG de l'Opep qui a versé dans la «pédagogie» cache mal la situation de divergence qui caractérise les relations continuellement tendues entre les membres de l'Opep, notamment l'Arabie saoudite et l'Iran. Le responsable nigérian a espéré que «cette réunion informelle aboutisse à une réunion extraordinaire dans le but de prendre des décisions» de nature à stabiliser les prix du pétrole. La semaine dernière, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a estimé à Moscou que la réunion informelle de l'Opep d'Alger allait «offrir l'opportunité pour parvenir à un accord qui favorisera la stabilisation du marché du pétrole». «L'Algérie a une proposition qu'elle soumettra aux participants de la réunion d'Alger. Nos consultations menées auprès de nos partenaires montrent qu'il y a un consensus autour de la nécessité de stabiliser le marché. C'est déjà un point positif», avait-il observé. Le ministre s'était rendu notamment au Qatar, en Iran et à Moscou et s'était entretenu avec de hauts responsables, dont le SG de l'Opep, sur la situation du marché et sur les perspectives de la réunion d'Alger. Il avait rencontré ses homologues saoudien, russe, iranien et qatari ainsi que le SG de Forum international de l'énergie.