Pour pouvoir peser sur le marché pétrolier et faire remonter les prix de l'or noir, l'Algérie veut faire sortir le grand jeu, en faisant valoir son rôle de «conciliateur». C'est du moins ce que compte faire le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, lors de la prochaine réunion informelle de l'Opep qui aura lieu dans trois jours à Alger. «L'Algérie est un pays conciliateur reconnu pour ses qualités de dialogue et qui a l'avantage d'être en très bonne relation avec l'ensemble des membres de l'Opep. Nous ne sommes en conflit avec aucun de ces pays», observe le ministre dans un entretien diffusé hier par l'APS. Pour lui, «c'est un facteur supplémentaire qui donne davantage de confiance aux autres pays», rappelant au passage les efforts de l'Algérie pour assurer le succès de cette réunion et rapprocher les avis des pays membres ainsi que de pays producteurs non-Opep. Dans le cadre de ses efforts, Boutarfa s'était rendu, au début du mois, à Téhéran, Doha, Moscou et Paris où il s'était entretenu avec ses homologues iranien, qatari, russe et saoudien, ainsi que le secrétaire général de l'Opep, sur la situation du marché pétrolier et sur les perspectives de la réunion d'Alger. A ce propos, Boutarfa a relevé la convergence de toutes les parties sur la nécessité «d'agir positivement pour remettre de l'ordre» dans le marché car la situation actuelle «n'est favorable ni pour l'économie mondiale, ni pour les pays producteurs, ni pour les pays consommateurs». Aplanir les divergences Tout en admettant l'existence de divergences d'intérêts au sein de l'Opep et aussi entre des pays membres et non membres de cette organisation, Boutarfa affirme, toutefois, que l'Opep, en tant qu'acteur énergétique international, est consciente de sa responsabilité. «Il faut reconnaître que l'Opep est une organisation qui a sa tradition, ses façons de penser, ses façons de prendre ses décisions. Mais l'Opep est consciente de sa responsabilité et ses membres sont aussi conscients de l'importance de la réunion d'Alger», avance-t-il. Donnant son accord pour prendre part à la réunion informelle de l'Opep, l'Iran dit soutenir «toute décision des pays producteurs pour stabiliser le marché pétrolier», sans pour autant se prononcer ouvertement sur son adhésion à cette option, ni préciser les voix et moyens à même de parvenir à stabiliser le marché. S'agissant de la question des prix, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, cité par des agences, a indiqué après sa rencontre avec Mohammed Barkindo, SG de l'Opep, que «le prix désiré par la plupart des membres de l'Opep se situe entre 50 et 60 dollars». «Ce prix fait que les pays de l'Opep auront des revenus satisfaisants et dans le même temps leurs concurrents ne pourront pas augmenter leur production», a-t-il estimé. S'exprimant sur cette réunion informelle, Boutarfa dit qu'elle doit impérativement aboutir à une «solution positive» pour stabiliser le marché. «Nous allons tout faire pour réussir (cette réunion). Nous n'envisageons pas un scénario négatif. Nous devons, dans tous les cas de figure, sortir avec une solution positive», soutient-il. Le ministre se dit «optimiste» pour la réussite de cette réunion informelle qui se tiendra après la clôture de la 15e session ministérielle du Forum international de l'énergie (IEF15). «Nous n'allons pas sortir à la fin pour dire que la réunion d'Alger a été un échec», avance le même responsable qui relève que la participation de tous les pays membres de l'organisation à la réunion d'Alger «est déjà un signe positif». «Et c'est pour cela qu'il faut être optimiste», avance-t-il.