Les promesses d'éliminer les entraves, liées à l'investissement industriel, ne sont toujours pas tenues. En marge de l'ouverture hier du Salon professionnel international de l'industrie (Alger Industries), le gérant de la filiale algérienne de la compagnie belge, spécialisée dans l'outillage industriel, machines-outils et levage, Roger Leclerc, a indiqué qu'«il est toujours difficile d'investir en Algérie et ce, compte tenu des entraves liées à l'instabilité des textes législatifs, mais aussi au systèmes bancaire et administratif qui ne suivent pas». A titre d'exemple, notre interlocuteur a révélé que la société qu'il dirige a présenté un projet ambitieux aux pouvoirs publics, qui consiste en «la création de 9 centres de formation à travers le territoire national. Le projet, qui a été avalisé par les deux parties, algérienne et belge, a été confronté au souci du financement», a déploré Leclerc, en expliquant que la trésorerie de son entreprise ne permet pas de financer un tel projet. Pourtant, le discours officiel a de tout temps prôné une politique de souplesse envers les investisseurs étrangers, dans des secteurs d'activité qui pourraient constituer une alternative à la dépendance du pays envers les hydrocarbures. Même la Constitution, dans sa nouvelle version de 2016, garantit et encourage l'investissement productif. Pourtant, dans les faits la réalité est tout autre. Malgré ces dysfonctionnements et entraves, le P-dg de Batimatec Expo, Raouf Stiti, qui a organisé la 10e édition du salon Alger Industries a déclaré qu'un tel événement existe «pour permettre entre autres, aux participants de prendre part à des rencontre B to B, pour en ressortir avec des projets concrets, le tout au profit de l'économie national». C'est dans cette logique que ce rendez-annuel s'inscrit, explique les organisateurs. «La réforme industrielle engagée par l'Algérie, et qui est en train de prendre forme à travers tout le territoire national, fait appel à plusieurs transitions : énergétique, numérique, écologique, organisationnelle et sociétale». De ce fait, le développement industriel est le thème phare du salon. D'ailleurs, Alger Industries prévoit un programme d'animation et de conférences autour des axes majeurs de l'évolution industrielle. Développer les PME Réservé aux professionnels, le salon regroupe une centaine de grands groupes industriels publics, ainsi que des PME publiques et privées, outre les prestataires de services à l'industrie, ainsi que des banques et bureaux d'études, mais aussi des sociétés venant de France, de Chine, de Turquie et de Tunisie. Le salon est organisé par Batimatec, en partenariat avec la Chambre de commerce et d'industrie de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (CCI-PACA) (France), et le Club d'affaires pour le développement des entreprises françaises en Algérie (CADEFA). La cérémonie inaugurale du salon (3-6 octobre) s'est déroulée en présence du directeur de la promotion industrielle au ministère de l'Industrie et des Mines, Amar Aghadir. A l'occasion du coup d'envoi de cette manifestation, Stiti a indiqué, que la participation algérienne évolue crescendo et dénote de l'intérêt que suscite le secteur, depuis quelques années. «Notre principal objectif, en tant qu'organisateurs, est de développer les PME, car leur nombre reste toujours insuffisant», a-t-il souligné. La sous-traitance, la maintenance, les services, la robotique, l'électronique industrielle, les machines-outils, la sécurité, l'automatisme, les équipements et accessoires, les matériaux, le conditionnement et les systèmes informatiques industriels, sont les principales branches présentes à ce salon.