Les forces de la guérilla colombienne, les Farc, ont déploré le rejet, par le peuple, de l'accord de paix conclu avec le gouvernement. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dépêché un émissaire pour encourager ce pays à continuer d'opter pour la solution pacifique. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé hier à Genève avoir décidé d'envoyer en urgence un émissaire spécial à La Havane, le Français Jean Arnault, après le Non au référendum sur l'accord de paix en Colombie. Ban, dont les fonctions de secrétaire général de l'ONU se termineront à la fin 2016, a souligné l'engagement du président Juan Manuel Santos et le chef de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui se trouve actuellement à La Havane, à maintenir la réconciliation. «Pour les soutenir, j'ai envoyé en urgence mon représentant spécial, M. Jean Arnault, à La Havane, pour poursuivre ses consultations», a précisé Ban ki-moon. Depuis mars 2016, Arnault est chef de la mission de l'ONU en Colombie. Le chef suprême de la guérilla colombienne des Farc, Timoleon Jiménez, s'est dit hier prêt à rectifier l'accord de paix noué avec le gouvernement et rejeté par le référendum. Les dirigeants de la guérilla des Farc se trouvent actuellement à La Havane, où a été négocié pendant quatre ans l'accord de paix. Le secrétaire général de l'ONU a salué le profond désir du peuple colombien de mettre un terme à la violence. «Je compte sur eux pour faire pression jusqu'à ce qu'ils obtiennent une paix durable», a-t-il conclu. La guérilla colombienne des Farc a profondément déploré dimanche le rejet par les Colombiens de l'accord de paix signé avec le gouvernement et rappelé son engagement envers une solution négociée pour mettre un terme à plus d'un demi-siècle de conflit, d'après le chef suprême des Farc, Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre Timoleon Jiménez ou Timochenko, qui s'exprimait à la presse à La Havane. Toutefois, ce dernier a assuré que la guérilla maintenait sa détermination de paix. «Les Farc réitèrent leur disposition à ne faire usage que de la parole comme arme de construction de l'avenir», a-t-il précisé, peu après l'annonce en Colombie des chiffres donnant le triomphe au Non à l'accord engageant le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie. «Au peuple colombien qui rêve de paix, qu'il compte sur nous», a-t-il encore assuré, aux côtés de commandants de la guérilla. Le référendum, non obligatoire, avait été choisi par le président Juan Manuel Santos afin de donner la plus large légitimité possible à l'accord qu'il a signé le 26 septembre avec le chef des Farc. Les deux parties entendaient ainsi mettre fin à la plus ancienne confrontation armée des Amériques qui, au fil des décennies, a impliqué diverses guérillas d'extrême gauche, des milices paramilitaires d'extrême droite et les forces de l'ordre, faisant plus de 260 000 morts et 45 000 disparus. La guérilla des Farc a précisé samedi en Colombie qu'elle allait dédommager matériellement les victimes du conflit armé. Cette annonce intervient dans le cadre de l'accord de paix signé avec le gouvernement colombien.