Le gouvernement palestinien a annoncé mardi le report de plusieurs mois des élections municipales, initialement prévues début octobre mais sapées par les divisions entre mouvements rivaux. Ces élections, programmées le 8 octobre, étaient censées être les premières depuis 10 ans à se tenir conjointement en Cisjordanie et dans la bande Ghaza, territoires séparés géographiquement par Israël et politiquement par des années de luttes intestines entre l'Autorité palestinienne et le Hamas islamiste. Depuis le 8 septembre, le processus électoral a été stoppé et les élections remises à une date inconnue. La Cour suprême, relevant de l'Autorité palestinienne, a ordonné lundi que la consultation n'ait lieu qu'en Cisjordanie, sans fixer de date. Le gouvernement palestinien, relevant lui aussi de l'Autorité, a annoncé mardi que le scrutin aurait lieu dans quatre mois. Le gouvernement palestinien a décidé, en coordination avec le président Mahmoud Abbas, de tenir les élections municipales sous quatre mois pour garantir l'environnement légal nécessaire, a annoncé le Premier ministre, Rami Hamdallah, aux journalistes à l'issue du Conseil des ministres hebdomadaire réuni exceptionnellement à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. L'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a salué le report, en soulignant que l'ajournement devait servir aux Palestiniens à travailler ensemble de bonne foi pour surmonter les divisions afin que les élections aient lieu à la fois en Cisjordanie et à Ghaza. Toutefois, la déclaration gouvernementale semble laisser entendre que Ghaza resterait à l'écart du vote. Selon un responsable de la commission électorale, c'est tout le processus qui pourrait être relancé de zéro dans l'intervalle de quatre mois. Le Hamas a aussitôt rejeté la décision du gouvernement et s'est dit attaché à la poursuite du processus, après avoir dénoncé lundi l'arrêt de la Cour suprême comme une décision politique.