Les élections locales dans les territoires palestiniens ont été fixées au 20 octobre prochain par l'Autorité palestinienne, qui avait déjà convoqué à deux reprises ce scrutin, en 2011, avant de le reporter sine die pour permettre la mise en œuvre de la réconciliation nationale. «Le gouvernement palestinien a décidé aujourd'hui durant sa réunion de tenir des élections locales le 20 octobre à travers tout le territoire palestinien», affirmé un responsable palestinien. Cette décision a été prise à la suite de la suspension le 2 juillet par le mouvement de résistance Hamas, qui contrôle Ghaza depuis juin 2007, des travaux de la Commission électorale centrale (CEC) dans le territoire palestinien, à la veille de l'enregistrement des électeurs ; une étape clé de la réconciliation nationale. L'an dernier, l'Autorité palestinienne, qui gouverne les zones autonomes de Cisjordanie, avait déjà convoqué à deux reprises des élections municipales, pour le 9 juillet 2011, puis pour le 22 octobre de la même année, avant de les reporter sine die pour permettre leur tenue dans l'ensemble des territoires palestiniens. Les élections d'octobre seront les premières depuis 2006, date de la tenue d'un scrutin législatif remporté par le Hamas. Pour mettre un terme à la division, le président palestinien Mahmoud Abbas avait nommé le 16 mai un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Salam Fayyad, qui a entrepris la convocation d'élections municipales dans la seule Cisjordanie, au moins dans un premier temps, des décisions critiquées par le Hamas. Quatre jours plus tard, le mouvement présidentiel Fatah et le Hamas ont conclu un nouvel accord sous médiation égyptienne au Caire prévoyant le lancement simultané des consultations pour la formation du gouvernementd'indépendants et les travaux de la CEC pour mettre à jour ses registres dans la bande de Ghaza. A cet effet, le Hamas avait autorisé le 28 mai la Commission électorale à enregistrer quelque 220 000 nouveaux électeurs en ouvrant des bureaux à Ghaza. La CEC avait annoncé le lendemain qu'elle espérait achever ses opérations à la mi-juillet. Mais le 2 juillet, le mouvement de résistance a «suspendu provisoirement les opérations d'inscription», dénonçant notamment le «nombre élevé» d'électeurs à Ghaza comme en Cisjordanie ne disposant pas de pièce d'identité et le mécanisme de désignation des responsables électoraux à Ghaza. Conformément à l'accord de réconciliation nationale signé le 27 avril 2011 entre le Fatah et le Hamas, les deux mouvement devaient céder la place à un exécutif transitoire non partisan chargé d'organiser des élections générales dans un délai d'un an, mais les principales clauses sont restées lettre morte et les échéances ont été constamment repoussées. L'annonce des élections locales en Palestine intervient alors que le processus de paix israélo-palestinien est à l'arrêt depuis la fin de septembre 2010 en raison de la poursuite des activités de colonisation israéliennes, jugées illégales au regard du droit international. Dans ce contexte, le président Abbas a accusé samedi dernier la politique de colonisation juive en Cisjordanie occupée de «détruire» toute possibilité d'accord de paix israélo-palestinien. «Les Palestiniens soutiennent une solution à deux Etats (palestinien et israélien) mais la politique de colonisation du gouvernement israélien fait dire à de nombreux Palestiniens qu'il n'y aura plus le moindre bout de territoire à discuter pour un Etat palestinien», a déploré M. Abbas dans un entretien accordé à la station privée Channel 2. «Israël doit comprendre que ce qu'il est en train de faire sape la solution à deux Etats», a souligné le président de l'Autorité palestinienne. Pour reprendre les pourparlers, les Palestiniens réclament surtout l'arrêt de la colonisation israélienne et la reconnaissance des frontières de juin 1967 comme référence des discussions.