L'Organisation mondiale des droits de l'homme, Amnesty international, a tiré la sonnette d'alarme sur la situation «désastreuse» des réfugies syriens et subsahariens en Algérie. Dans un rapport rendu public hier, cette association précise, que le pays compte 100 000 migrants venus de tous les Continents. 7000 autres sont des demandeurs d'asile, 24 000 des refugiés syriens et 90 000 autres des refugiés subsahariens. Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty International Algérie, est longuement revenue sur les difficultés que rencontrent ces refugiés, en Algérie et dans le monde. S'exprimant lors d'un point de presse au siége de son association, Mme Oussedik dénonce «l'égoïsme des pays riches» et les accuse de manquer à leur devoir envers les réfugiés. Ils font tout pour en accueillir le «minimum» et leur rendent le plus petit nombre de services possible, selon cette Organisation de défense des droits de l'homme. A cause de cette attitude des pays développés, 10 pays représentant seulement 2,5 % du Produit intérieur brut (PIB) mondial, sont obligés d'accueillir la moitié des 21 millions de réfugiés dans le monde. Devant cette situation, Amnesty international exhorte les pays plus riches à accueillir davantage de réfugiés. L'Organisation a dénoncé le «triste exemple» du Royaume-Uni, en matière de politique d'accueil des réfugiés. Ce pays a accueilli environ 8000 réfugiés syriens depuis 2011, selon l'ONU. Pendant la même période, les Etats-Unis, eux, ont admis dans leur territoire «seulement 12 000» Syriens fuyant la guerre dans leur pays. Mme Hassina Oussedik déplore le fait que cette crise soit subite uniquement par les pays voisins qui «n'ont pas les moyens de prendre en charge tous les refugiés», à l'instar de l'Algérie. De ce fait, elle a appelé «les pays riches», à alléger le fardeau sur l'Algérie, et tous les pays qui assument la responsabilité des milliers de refugiés, pour la simple raison qu'ils se trouvent dans la même zone géographique. Ainsi, Amnesty international demande qu'un soutien financier soit accordé, aux pays qui accueillent le plus de refugiés. L'Organisation demande en outre, à la mise en place d'un système de transfert des refugiés installés dans des pays, qui sont incapables de les prendre en charge afin de les envoyer vers d'autres Etats. Dans ce contexte, l'ONG met l'accent sur l'urgence d'un pacte international, pour la protection de tous les refugiés à travers le monde, et l'amélioration de leurs conditions de vie. Elle dénonce les circonstances difficiles auxquelles ces «victimes» sont confrontées, notamment, la discrimination raciale. Elle insiste sur le respect des droits fondamentaux des refugies à savoir, le droit aux soins médicaux et le droit à l'école. Mme Oussedik a appelé en outre, l'Algérie à abolir la loi 175 bis du code pénal, qui criminalise la sortie du territoire national pour les refugiés.