Amnesty International épingle la communauté internationale sur la situation des droits de l'homme dans le monde. Mme Oussedik Hassina, directrice de l'organisation des droits de l'Homme en Algérie, a estimé, hier, que les gouvernements ont eu de « bonnes paroles » mais sans joindre les actes. S'exprimant ors d'une conférence de presse à Alger, Mme Oussedik a qualifié de « scandaleuse » la réponse de la communauté internationale aux conflits et aux violations commises par des Etats et des groupes armés. Le rapport annuel d'Amnesty International donne une vision complète de la situation des droits humains dans 160 pays en 2014. Dans son rapport, l'ONG a indiqué que trois gouvernements sur quatre, soit 119 Etats, ont imposé des restrictions arbitraires à la liberté d'expression. La conférencière a souligné que les perspectives en matière des droits humains n'incitent guère à l'optimisme. C'est pourquoi, elle a invité les dirigeants à l'échelle mondiale à agir en toute urgence pour faire face à l'évolution de la nature des conflits et pour protéger les civils « des violences atroces » perpétrées par des Etats et des groupes armés. Faute de quoi, « nous risquons d'aller droit vers une crise humanitaire sans précédent », a-t-elle averti. La lutte antiterroriste ne doit pas servir, selon elle, de prétexte pour violer des droits de l'homme. C'est ainsi qu'Amnesty International, a-t-elle fait savoir, engage les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à renoncer à faire usage de leur droit de veto en cas de génocide ou d'autres atrocités de masse. Sur le commerce des armes, Amnesty International exhorte tous les Etats à ratifier le traité le réglementant, entré en vigueur en 2014. Au-delà des conflits, la même responsable a déploré la violation des libertés fondamentales dans plusieurs pays, citant l'exemple du Brésil lors de la coupe du monde, de l'Egypte et des pays du Golfe. Qu'en est-il de la situation des droits de l'homme en Algérie ? Selon Mme Oussedik, la situation est « sérieusement préoccupante » et l'Algérie « est bien loin d'être un Etat de droit ». Elle a estimé que beaucoup reste à faire en matière de liberté d'expression, de réunion et d'association. « On ne doit pas empêcher les citoyens de s'exprimer ni les journalistes de faire leur travail », a-t-elle souligné. Et d'insister pour dire que la société civile doit être vue en tant que partenaire et non en tant qu'ennemie. La représentante de l'ONG a soutenu que les avancées enregistrées jusque-là et les engagements des autorités algériennes ne sont pas à la hauteur des attentes d'Amnesty International. Pour ce qui est de la torture, l'organisation affirme ne pas avoir d'« informations fiables ». Concernant la situation des migrants dans notre pays, elle a déclaré que ces derniers n'étaient pas les bienvenus en Algérie.