Le front social s'agite. A Rouiba, le poumon de l'industrie automobile a été secoué, hier, par une manifestation grandiose. Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ont observé un sit-in devant le siège de la direction générale pour dénoncer le blocage que connaît l'entreprise. «Notre entreprise traverse une période difficile car elle n'arrive pas à atteindre ses objectifs de production», nous dira un membre du syndicat de la division véhicule industriel. «Les pouvoirs publics ont injecté 17 milliards de centimes d'aide afin de relancer la production mais en vain», se plaint notre interlocuteur. «Comment se fait-il que seulement 25% de l'objectif initial de produire plus de 2000 véhicules tracé en début de l'année ont été atteints alors que l'Etat avait décidé de plusieurs plans de sauvetage de l'entreprise», regrette encore notre interlocuteur. Les manifestants qui observent un sit-in pacifique devant la plus grande entreprise de la zone industrielle de Rouiba dénoncent, par la même, la situation chaotique de leur entreprise et le manque de vision dans la concrétisation des partenariats. Des travailleurs se sont interrogés quant à l'avenir de l'entreprise et de leurs emplois qui sont, selon eux, menacés. «Comment expliquer cette situation alors que les plans d'investissement et de sauvetage arrivent pratiquement chaque année, et la production peine à redémarrer normalement ? N'y a-t-il pas un but derrière ça, notamment de saper nos acquis, ce qui est une menace pour la pérennité des emplois ?», s'interroge un syndicaliste. Les 7000 travailleurs de la SNVI ont aussi dénoncé la décision des pouvoirs publics d'annuler le projet de retraite anticipée tout en rappelant les conséquences fâcheuses sur les acquis des travailleurs et la stabilité des emplois.