C'est la nomination d'un autre directeur retraité au niveau de la Snvi qui a fait déborder le vase. Une décision perçue comme une provocation à l'endroit des syndicalistes qui n'ont jamais cessé de dénoncer le rappel d'anciens dirigeants au détriment des jeunes compétences et des diplômés. Le spectre de la paralysie totale de la zone industrielle de Rouiba resurgit encore une fois, à la faveur de la menace réitérée, hier à Rouiba, par le secrétaire général de l'union locale, UGTA, Mokdad Messaoudi, lors d'un sit-in ayant rassemblé des dizaines de syndicalistes de la Snvi au niveau du siège de l'UER (Unité études et recherches). “Il n'est pas exclu qu'une autre marche de protestation des travailleurs de la zone de Rouiba soit organisée avant la fin de l'année”, a indiqué M. Messaoudi. C'est la nomination d'un autre directeur retraité au niveau de la Snvi qui a fait déborder le vase. Une décision perçue comme une provocation à l'endroit des syndicalistes qui n'ont jamais cessé de dénoncer le rappel à des postes de responsabilité d'anciens dirigeants d'entreprises retraités au détriment des jeunes compétences et des diplômés. “Le hic est que la plupart de ces responsables ont conduit les entreprises qu'ils ont dirigées à la faillite”, dit M. Messaoudi qui n'a pas manqué de dénoncer l'exclusion et la marginalisation des jeunes cadres capables de faire sortir les entreprises de la situation lamentable dans laquelle elles se trouvent. L'orateur a rappelé à l'assistance que le problème des dirigeants retraités figurait en tête des revendications portées par les 3 000 travailleurs qui ont marché à Rouiba le 24 mai 2006. “Mais n'empêche qu'on continue à recruter des gens qui ont failli à leurs missions et qui perçoivent des doubles salaires alors que les jeunes cadres sont au chômage”, martèle M. Messaoudi qui a qualifié ces nominations de “parachutage de dirigeants à l'algérienne”. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise de la SNVI, M. Benmouloud, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer à son tour le double emploi de certains dirigeants d'entreprise “retraités” au détriment des compétences. “Ces dirigeants ont trouvé l'astuce, ils bénéficient de la retraite proportionnelle avec tous les avantages que cela implique et sont recrutés en CDD comme cadres dirigeants pour mettre en faillite d'autres entreprises”, lâche Benmouloud. Ce dernier cite l'exemple de l'unité Snvi où “certains directeurs retraités”, nommés ces derniers temps, sont en train de mener l'entreprise à la banqueroute. “Mais la faute revient à la direction générale qui a pris la décision de placer ces gens à de tels postes de responsabilité”, dit-il. Et d'ajouter : “C'est pour cela que la Snvi traverse une situation extrêmement difficile avec seulement 40% des objectifs.” M. Benmouloud revendique un plan de sauvetage pour la Snvi qui est en chute libre. “La Snvi n'a jamais connu une telle situation depuis l'indépendance, et elle ne peut continuer à fonctionner comme cela”, soutient le secrétaire général du syndicat d'entreprise qui cite l'exemple de la direction technique de l'entreprise qui, dit-il, n'a jamais été stable. Le même responsable s'interroge sur l'absence d'une commission d'hygiène et de sécurité au niveau de l'UER comme il a dénoncé “les lenteurs enregistrées dans la prise en charge de certains problèmes ayant fait l'objet de discussions entre le syndicat et la direction en présence de l'inspection du travail”. Il promet un autre rassemblement pour la semaine prochaine si aucune solution n'est envisagée pour remédier à cette situation. Par ailleurs, les syndicalistes de l'UER ont dénoncé, lors de ce rassemblement, “les conditions lamentables de travail et d'hygiène observées au niveau de leur lieu de travail”, comme ils ont sévèrement critiqué leurs responsables, leur reprochant de “ne pas avoir respecté leurs propres engagements, notamment en ce qui concerne la confirmation à leur poste de travail de certains employés”. M. T.