Daech a à nouveau tué des dizaines de personnes à Mossoul et dans la région. Le nombre de déplacés a lui doublé en une semaine pour atteindre près de 48 000 personnes, a indiqué vendredi à Genève l'ONU. Le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein appelle à une ‘'action immédiate'', notamment pour prévenir des représailles par l'armée contre les civils qui fuient Daech. Il demande au gouvernement irakien de déférer la situation à la Cour pénale internationale (CPI). Il souhaite que les juridictions irakiennes puissent se prononcer sur les crimes internationaux et appelle également à une réforme du système criminel dans le pays. La dimension des souffrances à Mossoul et dans les zones contrôlées par les terroristes est intolérable, selon M. Zeid. Mardi, Daech a tué 40 civils à Mossoul après les avoir accusés de trahison et de collaboration avec les forces irakiennes, a dit devant la presse une porte-parole du Haut Commissariat. Des reproches affichés sur les habits des victimes qui ont été pendues à des poteaux électriques. Un jeune homme a été abattu le même soir pour avoir utilisé un téléphone portable. Six autres civils ont été pendus le 20 octobre pour avoir caché des cartes de téléphone. Mercredi, 20 civils ont été tués au nord de Mossoul, accusées d'avoir donné des indications aux forces irakiennes. Le même jour, des personnes ont été déployées avec des ceintures d'explosifs dans Mossoul, peut-être des adolescents selon le Haut Commissariat. Une vidéo montre aussi des jeunes qui abattent quatre personnes. Depuis plus de dix jours, Daech a déplacé des femmes, dont des Yézidies, dans la ville et à Tal Afar. Certaines sont distribuées à des terroristes. L'armée irakienne a aussi trouvé près de 1000 sunnites, dont la plupart étaient d'anciens officiers irakiens ou des membres d'un parti, dans une prison souterraine. Elles pourraient avoir été victimes de torture et de malnutrition. Le même jour, Daech a annoncé à Mossoul que toute personne qui fuirait les combats serait abattue. Il aurait encore décapité dimanche sept de ses militants à l'est de la ville. Il a aussi continué à déplacer des dizaines de familles. Quelque 2000 autres ont pu s'enfuir après des raids aériens. Plusieurs centaines de civils, dont certains récemment depuis l'offensive, sont déplacés dans la région d'Hassaké en Syrie, où ils font face à une situation humanitaire désastreuse. Du côté sanitaire, les agences de l'ONU souhaitent entrer dans Mossoul la semaine prochaine, a dit depuis l'Irak le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ce pays, Altaf Musani. Les blessures sont très variées. Plus de 1600 personnes ont notamment été intoxiquées par des fumées. De 15 à 20 000 personnes près de Mossoul ont besoin d'une aide immédiate, dit M. Musani.