Lancé le 17 octobre, l'assaut se concentre pour le moment sur les localités des alentours de la ville. Au onzième jour de l'offensive des forces irakiennes sur Mossoul et sa région, le général américain Joseph Votel, chef du commandement central de l'armée américaine (Centcom), a déclaré jeudi que les forces irakiennes avaient «probablement tué environ 800 à 900 combattants» de l'organisation Etat islamique (EI), jusqu'à présent. Une coalition internationale menée par les Etats-Unis soutient les forces irakiennes dans la bataille de Mossoul, notamment par des frappes aériennes. Le général Votel a ajouté qu'il était difficile de fournir des chiffres précis car les combattants de l'EI se déplacent en petits groupes autour de Mossoul et tentent de se fondre dans la population. L'offensive, lancée le 17 octobre sur trois fronts (est, nord et sud), se concentre pour le moment sur les localités des alentours de Mossoul. Le général Votel a également indiqué que selon un bilan qui lui avait été fourni mardi soir par des dirigeants militaires irakiens, 57 membres des forces de sécurité irakiennes avaient été tués et 255 blessés. Les forces peshmergas kurdes, alliées aux forces fédérales irakiennes, déplorent pour leur part 30 morts et entre 70 et 100 blessés. Afflux massif de réfugiés La perspective de devoir livrer une véritable guérilla urbaine à environ 3 000 à 5 000 djihadistes, selon une estimation américaine, retranchés dans une agglomération de 1,5 million d'habitants d'après l'ONU, fait craindre un déplacement de population à grande échelle. Ce possible afflux massif de civils inquiète beaucoup la communauté humanitaire dans un pays qui a enregistré déjà plus de 3,3 millions de déplacés depuis le début en 2014 de l'expansion djihadiste. Pour l'heure, le ministère des Migrations irakien a comptabilisé plus de 11 700 déplacés, tandis que l'Organisation internationale pour les migrations a avancé jeudi le chiffre de 15 804 personnes déplacées depuis le début de l'offensive. Mossoul : l'ONU accuse l'organisation Etat islamique d'avoir exécuté 232 personnes Quelque 8 000 familles seraient également retenues «en otage» dans les villages autour de la ville du Nord de l'Irak, a annoncé l'ONU hier. Au moins 232 personnes ont été massacrées par le groupe Etat islamique (EI), près de Mossoul la semaine dernière, alors que les troupes irakiennes s'approchaient de cette ville, a déclaré, hier 28 octobre à Genève, un porte-parole de l'ONU. Des informations ont fait état d'«exécution par balles mercredi dernier» de 232 personnes, a indiqué la porte-parole du Haut-Commissariat pour les droits de l'Homme, Ravina Shamdasani. Parmi les victimes, a-t-elle ajouté, «figurent 190 anciens officiers de sécurité irakiens», les 40 autres étant des civils qui refusaient d'obéir aux ordres des djihadistes. «Beaucoup de ceux qui refusaient d'obéir ont été abattus sur le champ», a déclaré la porte-parole en citant des informations corroborées par les Nations unies «qui ne sont certainement pas exhaustives». Ces informations «ont été corroborées dans la mesure du possible», a-t-elle ajouté, soulignant que le nombre total de personnes tuées pourrait être supérieur. Boucliers humains La porte-parole a précisé que les tueries sous forme d'exécutions ont eu lieu alors que l'EI met en place sa stratégie consistant à forcer les habitants des régions proches de Mossoul à se regrouper dans la ville, dernier bastion de l'EI en Irak. L'ONU a également expliqué que l'EI retient 8 000 familles en otage dans les villages autour de la ville. Les djihadistes veulent utiliser ces personnes comme des «boucliers humains». Le groupe Etat islamique «a forcé des dizaines de milliers de personnes à quitter leurs foyers dans certains districts autour de Mossoul», a déclaré la porte-parole. L'objectif des djihadistes est notamment de dissuader les frappes aériennes de la coalition internationale qui soutient les forces irakiennes et kurdes lancées à la reconquête de leur dernier grand bastion urbain dans le nord de l'Irak. Mardi, un autre porte-parole du Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Rupert Colville, avait déjà fait état de nombreuses exactions et massacres de l'EI autour de Mossoul.