Très lourd et très chargé, le cartable scolaire est un fardeau que transportent les écoliers au quotidien. Un poids que Nouria Benghebrit compte alléger pour soulager les élèves qui, souvent, rentrent le soir chez eux avec des courbatures… et dans la plupart des cas, terminent avec une scoliose. Jeudi, en réponse à une question orale à l'APN, Benghebrit a fait savoir que le ministère a entrepris, suite à une étude de terrain, une série de mesures dans ce sens. Elle cite pour exemple l'allègement du poids du papier intervenant dans la conception du livre. Aussi, l'adoption du livre unique pour les première et deuxième années primaires qui avait contribué, rappelle-t-elle, à réduire de moitié le poids du cartable scolaire par rapport aux années précédentes. Dans son intervention, Benghebrit s'est attardée sur le recours graduel aux technologies de l'information et de la communication dans le domaine pédagogique. Il s'agit, explique-t-elle, de cours qui seront donnés avec l'usage d'écran interactif, disc compact, tableaux digitaux et cours en projection vidéo. Une méthode de travail qui va, dit-elle, être d'«un grand apport» aux élèves et à leur apprentissage. En outre, l'allégement du contenu du cartable scolaire se fera, informe la ministre, avec l'équipement des salles de cours de tiroirs individuels où les élèves conserveront leurs affaires qui ne sont utilisées qu'en classe. Cette solution est déjà adoptée dans certains établissements et sera généralisée à travers toutes les écoles, promet-elle. Pour ce faire, le ministère a recouru au concours des collectivités locales et d'associations pour le financement de cette opération. Il a été demandé aux directions de l'éducation de procéder à une évaluation quantitative et financière des tiroirs pour les inscrire, dans la mesure du possible, au budget d'équipement. Au-delà des solutions matérielles que le département de Benghebrit compte apporter pour le bien-être des élèves, la ministre dit compter aussi sur le travail des enseignants. En clair, il s'agit des mesures à entreprendre par les enseignants pour la réduction du nombre et du volume des cahiers demandés et autres fournitures exigées pour la réalisation d'activités pédagogiques. En plus d'être très chères pour les parents, ces affaires pèsent très lourd pour les élèves. C'est pour toutes ces raisons que les enseignants, conseillent la première responsable du secteur de l'Education, doivent réduire les fournitures scolaires au minimum. Il existe d'autres solutions, insiste Benghebrit, qui peuvent de manière «très facile» soulager l'écolier du fardeau des affaires scolaires. Elle cite également les conseils que peuvent prodiguer les enseignants aux élèves pour s'organiser en fonction du programme journalier d'activités et sur la manière saine de porter leur cartable. Il y a aussi, dit-elle, «la possibilité d'alterner entre deux élèves pour apporter les livres qui a été retenue». Les parents d'élèves peuvent eux aussi contribuer à ce travail à travers le bon choix du cartable, car «certains cartables sont lourds à porter même vides», a reconnu Benghebrit. Régulariser les travailleurs… Reconnaissant l'existence du dysfonctionnement dans les statuts des travailleurs du secteur de l'Education nationale, Benghebrit a affirmé jeudi que son département «œuvre à les corriger». «Les négociations menées ces dernières années au niveau de la commission mixte avec le partenaire social a démontré l'importance particulière accordée à une catégorie au détriment d'une autre», a-t-elle reconnu, et de promettre de travailler pour la régularisation de la situation professionnelle de certaines catégories n'ayant pas bénéficié des mesures prévues. En répondant à une question orale à l'APN à ce propos, Benghebrit reconnaît toutefois que des efforts ont été déjà fournis en faveur de ces travailleurs. Elle rappelle aussitôt la loi qui a limité le parcours professionnel de chaque catégorie pour la promotion à un grade supérieur. Un acquis, dit-elle, dont jouit le personnel administratif de l'Education. La promotion pour cette catégorie de travailleurs est, souligne-t-elle, «volontaire et non obligatoire». La ministre estime même que les chances de promotion de cette catégorie à des grades supérieurs dans l'éducation nationale sont plus nombreuses par rapport à d'autres secteurs. «La promotion d'un conseiller d'orientation dans le secteur de l'éducation peut aller jusqu'à la catégorie 17, conformément aux conditions en vigueur contre 14 dans les autres secteurs», fait-elle remarquer. Toutefois Benghebrit informe qu'au-delà de rassembler tous les critères pour demander une promotion, celle-ci est conditionnée «au nombre de postes ouverts à la promotion».