Après un travail d'arrache-pied qui a duré 24 h, l'autoroute de Ben Aknoun a été rouverte hier matin à la circulation automobile. Cette rocade qui relie Dar El Beida à Zéralda à hauteur de la cité Sahraoui, à El Achour, a été fermée suite à un important affaissement qui a causé un «cratère» d'une profondeur de 10 mètres et d'une largeur de 20 mètres dans la chaussée. Ces dégâts peuvent-ils être réparés en un temps record ? N'y-a-t-il pas eu bâclage ? Des questions que se posent la plupart des citoyens qui ont été «choqués» par la rapidité des travaux entrepris par les agents des travaux publics et les employés de la Seaal. Ces derniers couraient dans tous les sens au lendemain de l'affaissement de la chaussée qui a fait plusieurs blessés. C'était le branle-bas de combat pour dévier les eaux et remettre en l'état la chaussée. Le défi a été relevé. Le tronçon a été rouvert, mais les automobilistes ne sont pas rassurés. Dès l'annonce de son ouverture, les réseaux sociaux ont été submergés par des messages d'internautes qui se disent inquiets. «J'espère que ça ne va pas tenir un mois et rebelote pour les mois prochains. Le béton posé sur le sol doit bien reposer pour qu'il prenne, même s'il est fait avec des adjuvants» a écrit un internaute sur le groupe Facebook «Info trafic». Un autre habitué de l'autoroute se dit angoissé de reprendre la route, car «le sol est imbibé d'eau et le béton est encore humide. C'est dangereux». «Je ne pense pas qu'il soit possible de détourner une nappe d'eau aussi importante et refaire la route en 24 heures», commente un autre internaute. Les explications du ministère En effet, «l'affaissement de la chaussée de l'autoroute de Ben Aknoun a été provoqué suite à la rupture dans le sous-sol d'une importante canalisation hydraulique», a indiqué le directeur général des Travaux publics, Boualem Chetibi. Lors de son passage, hier à la Radio nationale, M. Chetibi a expliqué que cet incident est imputable aux importantes précipitations qui se sont abattues, ces derniers jours, sur la quasi-totalité des régions nord de l'Algérie. L'explication donnée par ce représentant du ministère des Travaux publics ne va pas plus loin, car une telle conduite ne peut pas s'effondrer subitement. En réalité, les pluies ne sont pas l'unique responsable de cette catastrophe rare et qui aurait pu se transformer en drame. Pour sa part, le directeur des travaux publics de la wilaya d'Alger, M. Rahmani, a affirmé, dans une déclaration à la radio Chaîne II, que «la circulation a été rétablie et souhaitons seulement que le même incident ne se répète pas» . A noter que les dernières eaux pluviales ont accéléré la détérioration de la canalisation et de la route qui, sans doute, était sur le point de s'affaisser. Cette situation est le résultat de l'absence de surveillance des routes dans notre pays. Une chaussée, avant de s'effondrer, donne des signes de fatigue, comme les fissures, les déformations… Le rôle des administrations est de surveiller les routes, les autoroutes pour réparer et entretenir afin d'éviter justement les affaissements de routes. Une vérité que l'invité de la Radio refuse de reconnaître : «L'entretien des différentes voies de communication routières du pays, dont les détériorations prématurées sont souvent liées au passage d'engins hors normes, est assuré en permanence par 506 maisons cantonnières auprès desquelles sont rattachés quelques 13 000 agents», a-t-il dit.