La sécurité informatique en Algérie est trop fragile. Un secret de polichinelle. En dénotent les ‘'failles'' détectées sur les réseaux et sites d'institutions et organismes publics hautement sensibles. Ministères, entreprises stratégiques à l'image de Sonatrach, des Instituts supérieurs et même la présidence de la République et le ministère de la Défense nationale ont fait l'objet, à un moment ou un autre, de tentatives d'incursion de pirates du Net. L'épisode des fuites du baccalauréat de l'été dernier a relancé le débat sur la vulnérabilité de notre système informatique. Il est clair que quand tous les sites des entreprises sont gérés par des sociétés incompétentes, usant de méthodes archaïques et dépassées par les avancées technologiques, le danger va persister. Quand des webmasters utilisent des CMS (Content Management System) de publics qui sont déjà vulnérables, il faut s'attendre au pire. L'Algérie n'accuse pas seulement un retard, mais la notion de sécurité est inexistante, même dans nos installations informatiques. Le secteur financier n'est pas épargné, puisque, souvent, les banques sont sujettes à des actes de piratage. Des informations personnelles sur leurs clients peuvent être utilisées pour pirater leurs comptes. Surtout que la plupart des internautes utilisent un seul mot de passe pour accéder à leurs ‘'comptes'' aussi bien bancaire qu'informatique, ce qui peut facilement les exposer au danger des hackers. Alors que sous d'autres cieux, ces pirates informatiques sont mis à contribution pour sécuriser les sites web des institutions, chez nous, on n'en a cure de nos génies. Qui ne souhaiterait pas voir tous ces hackers mis en marge de la société se mettre à l'œuvre pour sécuriser notre pays ? Un métier à part entière qui doit être reconnu et encadré. La sécurité informatique doit donc être appréhendée dans un contexte global. A commencer par la sécurisation de l'hébergement et l'actualisation des techniques de protection, de sorte à s'adapter aux ‘'agressions'' extérieures de notre système informatique. L'Algérie qui s'attelle à mettre en place un système de protection efficace doit d'abord songer à impliquer dans cette démarche tous les experts en la matière. De jeunes universitaires, qui risqueraient dans les années à venir de faire les beaux jours de pays étrangers, doivent être pris en charge et mis à profit dans le développement de système de protection informatique et autres logiciels performants. La solution ne réside pas dans la valse de responsables à la tête des entreprises des télécommunications, mais dans le choix des compétences.