Le public constantinois a fortement applaudi ce mardi en soirée le pianiste cubain Harold Lopez-Nussa et le bassiste sénégalais Alune Wade. Les deux artistes ont mené les spectateurs de cette quatrième soirée du Festival international Dimajazz, dans un voyage rythmique et mélodique. Entourés de musiciens de renom, les deux artistes ont proposé leur nouveau concert intitulé Havana-Paris-Dakar, un brassage culturel captivant revisitant des standards de la chanson africaine aux sonorités cubaines avec, en fil conducteur, les rythmes de la rumba et l'ambiance festive latino. Harold Lopez-Nussa, celui qu'on surnomme le prodige du piano cubain et Alune Wade, le nomade de la musique sénégalaise, ont électrisé, pendant une heure , une assistance conquise avec Senagal, Aminata, Guajira, Aye Africa, Sago, des morceaux exécutés au cours d'une prestation inoubliable, passant du jazz à la rumba et puis à la salsa changeant d'ambiances et de rythmes tout en conservant les couleurs chaleureuses d'une musique africaine et cubaine qui se côtoient, s'apprécient et procurent de pur moments de bonheur. Le moment fort de la soirée a été, sans conteste, l'interprétation d'Alun Wade de la chanson du regretté Dahmane El Harrachi Ya Rayah. Un geste tout en élégance, longuement ovationné par un public sous le charme d'une prestation haute en couleurs et riche en rythmes. En première partie de la soirée, le groupe algérien Ifrikya Spirit avait déjà mis le public en appétit avec leurs sonorités africaines. Une heure durant, l'assistance a pu découvrir 7 musiciens à l'énergie débordante, très prenants et vivants sur scène. Un trio de chanteurs très présents sur le devant de la scène, une complicité basse-percussion solide, un guembri clavier grisant, un son authentique et travaillé, dans lequel la musique traditionnelle africaine et celle du diwan algérien ont harmonieusement cohabité au grand plaisir des amoureux du genre. La formation menée par Chakib Bouzidi a notamment interprété des chansons tirées de leur premier album sorti en 2011 comme Salam alikoum, Maro ou encore Baba Djilali. Ouvert samedi dernier, le 14e festival international de jazz, Dimajazz, organisé pour la 2e année consécutive à la salle Ahmed Bey (3000 places), a débuté avec des airs celtiques saisissants de la troupe The Celtic Social Club, pour proposer, entre autres, l'Afrique dans toutes ses sonorités et sa diversité culturelle superbement représentées par le Malien Salif Keita. Matha High, la voix du diamant, avait captivé avec une soirée soul, comme on ne se lassera jamais d'entendre, alors que Djamel Sabri dit Djo et son groupe Les Berbères ont embrasé la salle Ahmed Bey avec des rythmes chaoui et du rock. Lucca Ciarla, Courtney Pine, Smoked et Nojazz devaient se produire durant la soirée d'hier, pour clore le festival Dimajazz qui aura été une belle réussite.