Après le succès réalisé lors de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) tenue le 30 novembre à Vienne,les membres de l'Organisation ainsi que la Russie veulent aller plus loin en inscrivant cette dynamique dans le long terme. Dans cet ordre d'idées, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a annoncé mardi soir qu'il allait proposer aux membres de l'Opep et autres producteurs liés au cartel de fixer les prix du brut pour dix ans. «Je propose qu'au cours du premier trimestre 2017, nous ayons une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Opep avec ceux des pays n'appartenant pas à l'Opep pour étudier une proposition de stabilisation pour dix ans du marché pétrolier et de défense de ses prix justes», a déclaré Maduro lors d'un discours à Carabobo (centre) retransmis à la télévision. «C'est très important», a affirmé le président dont le pays traverse une crise économique depuis la chute en 2014 des cours du brut qui lui fournit 96% de ses devises. Maduro a, selon les médias vénézuéliens, lancé cette proposition après avoir eu une conversation téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, qui lui a confirmé que la Russie allait réduire sa production. Sur la position de la Russie, avec laquelle les pays membres de l'Opep ont rendez-vous samedi prochain à Vienne pour discuter des niveaux de réduction de Moscou, le président russe a, selon le porte-parole du kremlin, Dmitri Peskov, pris lui-même le dossier en main, en ordonnant aux sociétés pétrolières de son pays de limiter le pompage du pétrole. Selon Peskov, une augmentation de 5 dollars pour un baril signifie des gains considérables pour la trésorerie de l'Etat et des compagnies elles-mêmes. Dans la même journée d'hier, les patrons des plus grosses compagnies pétrolières russes (Ioukos, LUKoil, Surgutneftegaz, TNK-BP, Gazprom, Rosneft) se sont succédé au ministère de l'Energie de leur pays en vue de discuter avec le ministre Novak avant son départ pour la capitale autrichienne où il aura des discussions avec ses homologues des 14 pays du cartel du pétrole. En attendant de sceller cet accord avec la Russie qui a promis de réduire sa production de 300.000 barils/jour, le ministre nigérian de l'Energie, Emmanuel Ibe Kachikwu, a prévu hier à Abu Dhabi que la décision de l'Opep de limiter sa production à 32,5 millions barils/jour sera maintenue même si des pays non-membres du cartel n'y a adhéreront pas. Exempt au même titre que la Libye et l'Iran de la politique des quotas pour cause de destruction de certaines de ses infrastructures pétrolières par des groupes terroristes, le Nigeria espère atteindre une production de 2,1 millions barils/jour à partir de janvier prochain. Sur ce sujet, le ministre émirati de l'Energie, Souhail ben Mohamed al Mazroui, s'est également dit optimiste à ce que les pays non-Opep réponderont favorablement à l'appel de l'Organisation de baisser leur production à 600.000 barils/jour. Avant la réunion de samedi, très attendue par les marchés, les prix du pétrole augmentaient légèrement à près de 54 dollars/baril hier en cours d'échanges européens. A la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 53,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 4 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de janvier gagnait 4 cents à 50,96 dollars.