ça flambe. Les prix des fruits et légumes s'emballent, de nouveau, mais cette fois-ci à cause des intempéries. Les principaux produits agricoles de large consommation passent du simple au double. Le prix de la pomme de terre a atteint les 100 DA /kg, alors qu'il était à 50 DA il y a de cela quelques jours. Cette fièvre des prix a touché aussi la carotte qui passe de 50 à 80 DA le kg, alors que la courgette est cédée à 140 DA. Quant à la tomate, elle frôle les 160 DA/kg. L'oignon, vendu à 60 DA, n'a pas échappé à la règle. Des prix qui sont hors de portée des consommateurs qui n'ont qu'à prendre leur mal en patience. Cette escalade des prix, qui fait mal à leurs portefeuilles a été fortement dénoncée par l'Association de protection et de l'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce). Selon son président, Mustapha Zebdi, cette augmentation est injustifiée. «Doubler voire tripler les prix de ces produits sous prétexte des intempéries est inadmissible», s'insurge, M. Zebdi qui pointe du doigt les producteurs et les commerçants. Ces derniers, d'après lui, profitent de la situation pour déclencher des majorations «irraisonnables». Des majorations que notre interlocuteur situe entre 40 et 50 %. Le consommateur, déplore-t-il, dont le pouvoir d'achat se dégrade davantage, est obligé de payer au prix fort ces produits dont la qualité laisse à désirer. Cela avant d'interpeller les pouvoirs publics dont les services de contrôle et de régularisation. «Il faut que ces services interviennent pour mettre de l'ordre et mettre fin à l'anarchie du marché», plaide-t-il. En revanche, Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) trouve cette situation «normale» en expliquant ces hausses par les fortes pluies et la neige qui ont empêché les producteurs de faire leur cueillette. Toutefois, M. Boulenouar se veut rassurant en disant que la situation retrouvera son cours normal une fois que les conditions climatiques seront favorables. 10 000 tonnes de pomme de terre déstockées Réagissant à cette situation, le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche compte procéder dès aujourd'hui, au déstockage d'une importante quantité de pomme de terre. «Nous avons constaté que la moyenne des prix de ce tubercule a frôlé les 70 DA/kg. Nous avons décidé alors de réguler le marché avec le déstockage d'importantes quantités», a indiqué, hier, Abdessalam Chelghoum, ministre du secteur, en marge de la cérémonie de signature d'un protocole d'accord algéro-américain portant sur la réalisation d'un mégaprojet à Adrar. Pas moins de 10 000 tonnes de ce produit seront déstockés afin de réguler le marché, selon le président de la Fédération des producteurs de pomme de terre, Ahssen Guedmani.