La série d'interdictions d'importation de certaines marchandises se poursuit. Après les matériaux de construction, les fruits et légumes, voici que les entreprises se retrouvent dans l'incapacité d'importer des véhicules pour renouveler leur matériel roulant. Entrée en vigueur le 2 février dernier, une note de la Banque d'Algérie a été adressée aux banques et établissements financiers afin de les instruire sur le gel de toute domiciliation d'importation de véhicules par les entreprises pour compte propre, et ce «en attendant la mise en place d'un nouveau mécanisme d'encadrement». «Il est porté à la connaissance des banques et établissements financiers que les autorités compétentes s'apprêtent à mettre en place un nouveau mécanisme d'encadrement des importations de véhicules par les entreprises pour propre compte», est-il mentionné dans ladite note, reprise par l'agence APS. Mais, en attendant la mise en place de ce mécanisme, «les banques et les établissements financiers sont invités à geler, à compter du 2 février 2017, toute domiciliation de ce type d'importation», précise la note, qui insiste sur les présidents-directeurs généraux et les directeurs généraux des banques et établissements financiers «de veiller à une application rigoureuse» de cette note. En réalité, depuis l'instauration de la politique des licences d'importation de véhicules neufs et la limitation des quotas pour chaque concessionnaire, les entreprises ont recouru, elles-mêmes, à l'importation des véhicules pour le renouvellement de leurs parcs. Mais selon des sources, profitant d'un vide juridique, certaines de ces mêmes entreprises ont versé dans une sorte de commerce illégal de voitures en se substituant aux concessionnaires ou alors ce sont carrément des concessionnaires qui parrainent des entreprises pour qu'elles importent ces véhicules afin de les revendre sur le marché local. Alertés par les services des Douanes, les pouvoirs publics ont décidé de couper court à ce trafic, surtout que le gouvernement s'est fixé comme objectif de réduire au maximum les importations et épargner des devises dans ce contexte de contraction des recettes des hydrocarbures. Pour rappel, avant la publication de cette note, une situation de confusion entourait l'opération d'importation des véhicules neufs par des personnes physiques ou morales, hors concessionnaires. En l'espace d'une semaine seulement, une note autorisait ce genre d'opérations avant qu'une autre note émanant du département de l'industrie et des mines ne vienne la contredire. Mais en règle générale, il ne se passe pas une semaine ou deux sans que la Banque d'Algérie et les Douanes ne rendent publique une note, sous instruction des ministères des Finances, Commerce ou Industrie de geler l'importation de tel ou tel produits. Depuis le début de 2017, au moins deux notes dans ce sens ont été produites. La première concerne l'interdiction d'importation des agrumes et des légumes en période de récolte et la seconde concerne l'interdiction d'importer les céramiques et autres dalles de sol et faïence.