«La récolte actuelle de céréales a atteint présentement plus de 17 millions de quintaux sur seulement 30% des superficies», a déclaré hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui prévoit une production record pour l'exercice 2009. Invité de l'émission «En toute franchise», dont c'était la dernière présentation pour cette année, l'invité de la Chaîne III est revenu sur les différents dispositifs engagés par son département. ommencée vers la fin du mois de mai dans les zones du sud, la récolte se poursuivra encore pour deux mois et demi environ. L'intervenant n'a toutefois pas apporté plus de précisions car les chiffres sont en attente du regroupage de la production dans les silos et les points de récolte. Sécurité alimentaire Le premier responsable de l'agriculture a affirmé que «l'objectif de la tutelle est le recentrage des efforts en potentialités afin de garantir la sécurité alimentaire». Il a avoué «l'existence d'un problème de production et la présence de risques à affronter, dont le réchauffement climatique». A cet effet, il a appelé «à la modernisation des outils de production et la mise en place d'une synergie entre les différents acteurs». D'autre part, le docteur Benaïssa a indiqué qu'une série de mesures ont été prises pour la fixation des prix raccordés aux producteurs et autres pour la modernisation de la mécanisation, la préparation des terrains et des sols sur tout le territoire national. Suppression des dettes «Tous les agriculteurs et éleveurs verront leurs dettes effacées», a tenu à souligner l'orateur. Les services concernés du ministère des Finances travaillent avec les banques pour passer en revue les dossiers des bénéficiaires de cette décision. Au fur à mesure, les effacements seront annoncés. Cependant, Rachid Benaïssa a précisé que «si du matériel a été acheté sous forme de leasing à ce moment-là, celui-ci appartient aux banques et n'est pas considéré comme une dette bancaire».Dans le même sillage, il a appelé à «une plus grande fluidité des opérations de leasing pour l'acquisition de matériel», tout en souhaitant leur redynamisation pour qu'elles deviennent une action d'accompagnement efficace pour les agriculteurs. M. Benaïssa désire sur un point similaire la modernisation du système bancaire. Un bureau de réflexion a été mis en place pour la remise en ordre et la modernisation du système de crédit rural. L'objectif final est d'octroyer une facilité de production aux acteurs de base. En ce qui concerne la décision qui a été prise pour la Cnma, elle comprenait plus le renforcement du mutualisme en Algérie. «Le but est la mutualisation des équipements et des moyens financiers entre les acteurs de production. La mutualité peut compléter le système bancaire en redynamisant les caisses régionales et locales déjà existantes», a-t-il expliqué. Le numéro un de l'agriculture en Algérie pense que «sociologiquement et institutionnellement, la solidarité existe mais elle s'est perdue dans quelques structures». Il a par contre évité de répondre à la question de transformation de la Cnma en banque. «Si le crédit a du mal à démarrer, c'est parce que les agriculteurs sont organisés autour des coopératives», a estimé M. Benaïssa. En outre, différentes raisons sont à l'origine du blocage des crédits, notamment les papiers relatifs à la propriété. Un prochain texte verra le jour. Il transformera le droit de jouissance en droit de concession. Un parc obsolète «La mécanisation est un processus et nous essayons de le réactiver», a affirmé l'hôte de la chaîne III. Selon lui, «les 8600 moissonneuses-batteuses en fonctionnement sont obsolètes, ce qui nécessite la modernisation du parc en particulier et agricole en général». Sur ce point, il a annoncé «l'acquisition de 500 moissonneuses-batteuses pour l'année prochaine, essentiellement au profit de la région de Sidi Bel Abbès». Le ministre de l'agriculture souhaite par ailleurs la création d'unités de service par les coopératives. Les programmes de développement Le stockage représente pour M. Benaïssa «une importante question liée à la sécurité alimentaire et à la sécurisation de la production». A ce propos, «les unités de froid qui devaient être privatisées ont été récupérées, et celles de 200 à 250 000 m3 sont en voie de réhabilitation», annonce-t-on.Quatre grands programmes ont été finalisés. Il s'agit de ceux ayant trait à la protection du sol, au patrimoine forestier, ainsi qu'à la lutte contre la désertification. Quant à la mise en route récemment de l'office des fruits et légumes, ce dispositif intégrera les produits à fort impact économique. D'autre part, l'alimentation du bétail deviendra une filière à part entière. Rachid Benaïssa a annoncé que «700 000 ha de jachères seront exploités pour l'année prochaine et 200 000 ha sont d'ores et déjà préparés». Il a également annoncé qu'«en cas de succès de la filiale des semences, expérimentée dans des wilayas pilotes, ses mécanismes de production permettront une valeur ajoutée grâce à l'exportation dans les prochaines années, soit d'ici à 4 à 5 ans». Industrie agroalimentaire et durabilité Des discussions sont en cours entre les ministères de l'agriculture et de l'industrie pour développer l'agroalimentaire. «L'industrie agroalimentaire est en phase de libéralisation et l'Etat participe à l'organisation du secteur», a précisé M. Benaïssa. Il a annoncé qu'«une entreprise de stockage de foie est en cours de réalisation, ainsi que d'une autre spécialisée dans le génie rural». Les opérateurs de transformation alimentaire peuvent bénéficier d'un accompagnement, conclut-il.