Pour plusieurs partis politiques participant aux élections législatives du 4 mai, dont le PT et le RCD, les observateurs étrangers ne sont pas les bienvenus. Cet avis est partagé par de nouveaux partis qui participent pour la première fois à des législatives. C'est le cas du président du Front du militantisme national (FMN), Abdellah Haddad. «On est contre la présence des observateurs étrangers car ils ne servent à rien. Ils font un travail de complaisance et servent uniquement de décor électoral pour blanchir l'image de l'administration», estime-t-il. Pour lui, si le pouvoir politique décide de frauder, rien ne pourra l'empêcher. Appelant les électeurs à un vote massif le 4 mai, notre interlocuteur affirme que seul le peuple est en mesure de faire barrage à toute tentative de fraude, à condition qu'il s'implique dans les élections. «Les électeurs doivent voter et veiller à ce que leurs voix ne soient pas détournées. Si le peuple veut un changement pacifique, il doit voter massivement parce que l'abstention arrange le FLN et le RND et permettra la préservation du statu quo», a-t-il expliqué. Le président du FMN soutient que les élections législatives constituent une occasion «en or» pour le pouvoir de laisser le scrutin se dérouler librement et dans la transparence «s'il veut avoir une crédibilité et une légitimité», surtout dans la conjoncture actuelle marquée par la crise économique et financière. «C'est la dernière chance du pouvoir pour d'abord soigner son image et espérer sa pérennité», a-t-il soutenu, souhaitant que la future APN ne soit pas à l'image de la précédente avec un bilan des plus médiocres. «Dans les quelques wilayas où notre parti est présent, nous avons présenté des candidats jeunes et instruits. Nous voulons que la future Assemblée soit représentative et constituée de cadres capables de légiférer», a-t-il souligné. Abdellah Haddad, ancien député (1997-2002), souhaite que la future APN soit «active, une véritable force de proposition de projets de loi et qui assumera pleinement sa mission de contrôle de l'action du gouvernement». «Il faut que l'APN de l'après 4 mai reflète la réalité de la société et défende les intérêts du pays», a-t-il dit.