Tant que l'équipe nationale, dans sa nouvelle version, n'a pas joué, il serait hasardeux de s'en prendre à l'Espagnol. La désignation de Luis Lucas Alcaraz comme entraîneur de l'équipe d'Algérie de football a été loin de faire l'unanimité. La presse, mais aussi les internautes à travers les réseaux sociaux, n'a pas manqué de se poser des questions sur ce recrutement. Certains se sont même demandés si le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, n'a recruté Alcaraz que parce qu'il n'avait aucune autre alternative. Cela, pour dire que ce choix semble plus tenir du tâtonnement que de la démarche réfléchie. Nous ne savons pas ce qui a amené Zetchi à opter pour cet Espagnol. Nous nous garderons, cependant, de critiquer ce choix tant que l'intéressé ne s'est pas mis au travail. Comment peut-on s'en prendre à un entraîneur alors qu'il n'a même pas commencé sa mission ? Oui, Alcaraz n'est pas, à proprement parler, une de ces «grosses pointures» que nombre de journalistes appelaient de leur vœu. Il n'a jamais entraîné de sélection, qui plus est d'Afrique. Il n'a, également, jamais coaché une grande équipe de club. Cela fait-il de lui, forcément, un entraîneur de peu de valeur et qui n'a aucune compétence ? Surement pas. Un entraîneur se juge sur son travail et celui-ci ce sont les matches de son équipe. L'équipe nationale, dans sa version Alcaraz, n'a pas encore été vue à l'œuvre. On dira qu'il vaut mieux s'y prendre avant que cette équipe ne commence à aligner les échecs. C'est vrai mais qui dit qu'elle va se mettre à les aligner ? Imaginons, un seul instant, que les Verts retrouvent cette envie de bien faire qui les avait abandonnés depuis quelques mois. On voit d'ici les commentaires élogieux dont bénéficierait Alcaraz. Il ne faut, donc, pas se précipiter et se ruer sur l'invective envers quelqu'un qu'on n'a pas encore vu à l'œuvre. D'aucuns diront que l'opinion sur l'Espagnol est déjà établie du moment qu'il n'a pas réussi grand-chose dans son métier d'entraîneur. C'est vrai mais on a vu des entraîneurs réussir là où on les attendait le moins. Il faudrait, donc, se garder de toute précipitation qui tendrait à juger Alcaraz avant qu'il n'ait montré ses aptitudes. A défaut de «grosse pointure» la presse algérienne va se contenter d'un coach espagnol de moindre calibre. Ce qui a été négligé dans cette histoire ce sont les capacités financières de la Fédération algérienne de football. Il y en a qui auraient voulu quelqu'un de connu mais est-ce-que cette instance a les moyens de s'offrir un tel privilège ? Rappelons qu'avant Kheireddine Zetchi, Mohamed Raouraoua s'était heurté à ce problème de financement et s'était contenté de ramener Rajevac puis Leekens, c'est-à-dire deux entraîneurs qui ne devaient certainement pas demander un gros salaire. La FAF est, peut-être, riche mais cet argent doit servir à d'autres créneaux, car le football ce n'est pas que l'équipe nationale. On ne va, tout de même, pas mettre un maximum d'argent dans une seule opération en sachant que ce sport souffre d'énormes carences dans d'autres secteurs. Zetchi a conscience de l'importance de l'équipe nationale mais il semble également préoccupé par les autres problèmes du football algérien. Il vient tout juste d'être élu, il ne peut être, lui aussi, jugé qu'après une période d'adaptation.