Le meeting de Louisa Hanoune, présidente du parti travailleurs (PT), animé hier à Bouira dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai, était une occasion de règler des comptes avec les partis au pouvoir, notamment le FLN et le RND. Devant une foule nombreuse, Mme Hanoune n'a pas hésité à décocher des flèches à l'encontre du gouvernement et du secrétaire général du FLN. «Le pouvoir actuel est devenu un danger pour la souveraineté de l'Etat parce qu'il n'a pas de base sociale. Il est isolé et cherche des soutiens extérieurs», a déclaré d'emblée Mme Hanoune. La patronne du PT n'a pas ménagé Djamel Ould Abbès qui confond son parti et l'Etat. «Les partis au pouvoir ont perdu la boussole. Quand le SG du FLN déclare que soutenir le FLN, c'est soutenir l'Etat, c'est tout simplement de la folie, de la privatisation de l'Etat algérien. Le parti et les gouvernements vont disparaître mais l'Etat ne le doit pas», a-t-elle ajouté. Ainsi, pour Louisa Hanoune, ce qui s'est passé dans le pays après 1962 est «une violation et un viol de l'histoire». Elle estime que le parti qui prétend être majoritaire s'est accaparé un symbole de la révolution qui est «le FLN historique dont l'objectif était l'indépendance du pays». «Le FLN est un patrimoine du peuple», dit-elle. Pour ce qui est de la participation du PT aux élections législatives, Louisa Hanoune affirme qu'il ne s'agit pas d'une caution pour leur transparence, mais pour faire face aux dérives. «Nous avons participé à ces élections, souligne-t-elle, mais pas parce qu'elles sont démocratiques. Nous y avons participé pour faire face à ces dérives et pour que le 4 mai, nous mobilisions les citoyennes et citoyens pour sanctionner les partis dont les députés ont voté toutes les politiques d'austérité». L'une des raisons du parti de participer aux législatives, d'après Mme Hanoune, c'est pour «tendre la main aux travailleurs, commerçants, agriculteurs aux personnes aux besoins spécifiques, etc. nous les invitons à lutter». La première responsable du PT a également plaidé pour la création d'un secrétariat d'Etat pour la promotion de la langue amazighe avec un budget conséquent qui sera destiné à la formation des enseignants.