Il a fallu que la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain tire à sa fin pour que le FFS rende public son programme. Le plus vieux parti de l'opposition déterre sa proposition d'une Assemblée constituante et l'avènement d'une deuxième République. «Le Front des Forces Socialistes s'inscrit dans la construction de la lutte démocratique pour la 2e république fondée sur un consensus national et populaire en faveur de l'Etat de droit, la justice sociale, la souveraineté nationale et les libertés démocratiques», a-t-il expliqué. Le parti poursuit que seul un peuple souverain, politiquement organisé dans le cadre d'un Etat de droit peut garantir la stabilité, la prospérité et la pérennité de l'Etat et de la société. Mais avant d'exposer son programme, le FFS a commencé par réitérer les raisons qui l'ont poussé à participer aux législatives «sur la base d'une évaluation politique lucide de la situation du pays». En s'engageant dans les élections, le FFS indique qu'il n'entend pas participer au pouvoir, arguant qu'une telle option «n'est pas envisageable sous la dictature». Il précisera que son but est de conquérir des espaces de lutte, affirmant que la dépolitisation est une arme de destruction massive de la société en préalable à l'effondrement de l'Etat. «Cet objectif est contrarié par les manipulations qui réduisent les institutions à un rôle factice. Manipulations qui, sur la durée, génèrent une dépolitisation grave faisant le lit des extrêmes et des manœuvres externes que le régime invoque constamment pour justifier la perpétuation de l'autoritarisme et de la prise de décision dans le cadre clos des tractations claniques», a-t-il soutenu. Les mille et un engagements Pour le FFS, tant que nous n'aurons pas concrétisé, grâce à la lutte politique et démocratique pour la reconstruction du consensus national, le passage pacifique, concerté et ordonné de la dictature à la démocratie, c'est-à-dire le passage à la 2e République, sa participation électorale ne peut en aucun cas déboucher sur une participation au pouvoir. Ainsi, le parti de Abdelmalek Bouchafa explique qu'il mène la bataille des élections dans ce contexte de grande confusion et de désarroi populaire sans aucune illusion sur les intentions du pouvoir mais avec une vigilance accrue et une grande attention portée aux perspectives politiques qui se dessinent pour notre pays. Il accuse le pouvoir d'avoir tracé la perspective «d'arriver à se légitimer à travers un processus électoral tronqué et amener l'opposition à le rejoindre dans la gestion de la catastrophe». Il affirme que solliciter un mandat électoral l'engage à porter pacifiquement la lutte politique au sein des institutions. Voulant faire «de chacun des espaces conquis sur la dictature» un instrument au service de la lutte pour la démocratie et l'Etat de droit, le FFS a réitéré son projet pour une Assemblée nationale constituante, appelant à l'enclenchement d'un véritable processus constituant. Cela avant de réaffirmer ses engagements à militer avec l'ensemble des acteurs concernés pour faire avancer les luttes sociales visant à concevoir et mettre en œuvre un développement économique participatif, avec et pour la population. Le FFS s'engage à soustraire les secteurs stratégiques à l'appropriation par le capital privé et/ou étranger, à développer l'exploration minière par les moyens nationaux et limiter la production à la consommation énergétique du pays, aux besoins de transformation en produits dérivés et au financement de l'économie tout en évitant de prendre de nouveaux engagements à l'exportation. Il s'engage aussi à réduire notre dépendance économique en visant à satisfaire les besoins essentiels de la population par la production nationale et réformer l'environnement économique et institutionnel pour promouvoir une entreprise publique et privée socialement et écologiquement responsable. Il dit vouloir favoriser la création d'entreprises dans le secteur productif par les jeunes diplômés en quête d'emploi, grâce à des programmes dans chaque wilaya, de formation et d'accompagnement à l'entrepreneuriat. Le FFS propose, en outre, toute une série de mesures destinées à améliorer le cadre de vie des citoyens.