Bien qu'il ait affirmé dans une interview, qu'il privilégierait une solution diplomatique au différend avec la Corée du Nord, le président américain Donald Trump n'exclue pas «un conflit majeur» avec la Corée du Nord «Il y a des chances pour que nous finissions par avoir un conflit majeur avec la Corée du Nord», a-t-il d'ailleurs affirmé. Alors qu'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) consacrée à la Corée du Nord était présidée, hier, par le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, le président américain Donald Trump a livré son analyse sur le conflit avec Pyongyang, dans un entretien à Reuters. «Nous souhaiterions fortement résoudre tout cela de manière diplomatique, mais cela va être très difficile», a ajouté M. Trump, qui s'exprimait un jour après que la Maison Blanche ait réuni les élus du Congrès pour faire le point sur le dossier nord-coréen. Pour arriver à cette résolution sans passer par les armes, Donald Trump et son administration préparent une série de nouvelles sanctions économiques sans pour autant éliminer l'option militaire. Dans cet entretien, Donald Trump s'est également montré très élogieux à l'égard du président chinois Xi Jinping et de ses efforts visant à calmer les velléités bellicistes de la Corée du Nord. Les deux dirigeants se sont rencontrés en Floride plus tôt dans le mois. «Je pense qu'il déploie beaucoup d'efforts. Il n'a évidemment aucune envie de voir le chaos et la mort. Il ne veut pas voir cela (…). C'est un homme très bon que j'ai appris à connaître. Ceci étant dit, il aime beaucoup la Chine, il aime beaucoup les Chinois. Je sais qu'il voudrait pouvoir faire quelque chose, peut-être qu'il ne sera pas en mesure de le faire». Interrogé au sujet de la psychologie de Kim Jong-un, Donald Trump a dit partir du principe qu'il était rationnel : «Il a 27 ans lorsque son père meurt et quand il prend la tête du régime. On peut dire ce que l'on veut, mais cela n'est pas facile, surtout à cet âge.» La Chine a salué, jeudi, ce qui s'apparente à une position plus souple de l'administration américaine vis-à-vis de la Corée du Nord, tout en réaffirmant son opposition au déploiement du bouclier antimissile américain Thaad en Corée du Sud. Rex Tillerson a déclaré sur Fox News que la Chine avait dit aux Etats-Unis qu'elle avait averti la Corée du Nord que Pékin prendrait des «sanctions unilatérales» contre Pyongyang si le pays menait un nouvel essai nucléaire. Séoul, de son côté, a réagi, hier, aux propos du président américain, balayant l'idée selon laquelle la Corée du Sud doit payer pour le bouclier antimissile américain Thaad que les deux alliés installent dans le pays pour affronter les menaces nord-coréennes. «J'ai informé la Corée du Sud qu'il serait approprié qu'ils payent. C'est un système à un milliard de dollars», a déclaré M. Trump à l'agence Reuters. «C'est phénoménal, ça détruit des missiles en direct dans le ciel». Les premiers éléments du système Terminal High Altitude Area Defense (Thaad, 1 milliard de dollars) sont déjà arrivés sur un parcours de golf du comté de Seongju, à 250 kilomètres au sud de Séoul. Des responsables américains ont dit que le bouclier serait opérationnel dans les «prochains jours». Washington et Séoul sont liés par un traité de sécurité depuis la guerre de Corée et plus de 28 000 soldats américains sont déployés en Corée du Sud.