L'ancien capitaine de l'EN, Madjid Bougherra, veut réussir sa conversion et devenir sélectionneur national dans un proche avenir. Après la CAN 2017 où il a fait partie du staff technique de l'EN comme coordinateur, il est retourné au Qatar pour apprendre aux côtés de Djamel Belmadi à Lekhwiya. «Si tout se passe bien, j'intègrerai son staff début juillet. Le but est d'apprendre avec Djamel. J'aurais aussi l'occasion de prendre les U23. Avec lui, je vais apprendre comment gérer un groupe, comment fonctionner en tant qu'entraîneur, essayer d'éviter les erreurs de débutant à travers son expérience. Puis, mettre la main à la pâte aussi parce que prendre une équipe, c'est différent qu'être adjoint. Mon but est d'être numéro 1 et de commencer dans le Golfe. Il ne faut pas se voiler la face, ça va être très difficile d'entraîner en Europe. Je me donne 10 ans mais mon rêve est de prendre l'EN. C'est quelque chose qui me tient à cœur. J'ai vécu cette CAN avec Leekens, je préfère revenir en numéro 1, le jour où je serai prêt à transmettre mes idées, faire le groupe dont j'ai envie», a annoncé Bougherra dans un entretien accordé à la Gazette du Fennec. «Si je suis sélectionneur, je prépare la CAN en Afrique, et mon staff sera composé de Mesbah et de Benhamou», a-t-il avoué. «La déroute de la CAN 2017 était prévisible» D'autre part, le «Magic» n'est guère surpris par l'élimination de l'EN à la CAN 2017. «Cette déroute était un peu prévisible puisque depuis le Cameroun, on a senti que l'équipe était atteinte mentalement avec le changement d'entraîneur. L'arrivée de Leekens n'a pas changé grand-chose ; j'étais là-bas et j'ai pu le constater. Je pense qu'aujourd'hui, il est important d'avoir un entraîneur charismatique avec une philosophie de jeu. Un entraîneur capable de s'imposer dans le groupe pour lui transmettre ses idées. Être le maître à bord, un peu à ‘' la Vahid''. On a des joueurs de qualité qui ont envie mais ils ont besoin d'un leader. Un entraîneur qui ne se laisse pas faire, qui impose aux joueurs de faire des efforts en faisant jouer la concurrence», a expliqué l'ex-défenseur central des Fennecs, qui ne regrette nullement d'avoir pris part à cette CAN. «La CAN était un petit stage pour moi» «J'en suis fier. J'ai commencé en sélection dans l'échec et j'ai fini par le succès. J'ai croisé à l'époque le président Raouraoua. Je lui ai annoncé que j'arrêtais ma carrière et il m'a proposé d'encadrer le groupe. J'ai accepté par amour pour l'EN et aussi vis-à-vis des joueurs avec lesquels j'ai joué et que j'aime également. C'était un petit stage pour moi afin de voir comment se déroule une CAN à travers un staff technique. C'est dans l'échec qu'on apprend, joueur comme staff, alors je reste fier. Mon but était simplement d'aller à la CAN. Je n'avais pas l'intention de continuer ce rôle de coordinateur ou second adjoint. Ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse parce que je sais que je ne vais pas beaucoup apprendre. Être adjoint dans un club c'est une tâche au quotidien, c'est là que tu vas apprendre tandis qu'avec l'EN c'est un stage tous les 3 ou 4 mois. Ça ne m'intéresse pas», a-t-il précisé avant de se prononcer sur la génération actuelle des Verts. «Notre génération était plus mûre» «Toutes les générations sont différentes. En 2010, on avait une certaine maturité et peu importe l'entraîneur, on faisait les choses. Cette génération a besoin de quelqu'un pour encadrer le groupe, le fédérer, lui parler, lui donner des directives. C'est pour cette raison que le charisme est ultra important. Un peu comme avec Vahid. Pourquoi la méthode Vahid a fonctionné ? C'est simple. Il imposait sa vision. Par exemple, si tu ne faisais pas les efforts, le prochain match tu n'étais pas titulaire. D'ailleurs, à chaque fois, il changeait 4/5 joueurs. Il y avait de la concurrence ; il nous poussait à nous surpasser et si on ne faisait pas les efforts à l'entraînement comme en match, il nous le faisait savoir en nous mettant sur le banc», a souligné Bougherra qui avait pris sa retraite internationale après la CAN 2015.