C'est le jour J. C'est aujourd'hui que la réponse à la question relative à la participation, qui a tant hanté les partis politiques et le pouvoir, sera connue. Les quelque 23,2 millions d'électeurs sont, en effet, appelés à se rendre aux urnes pour élire les 462 futurs députés pour un mandat de cinq ans. Selon les autorités officielles, tout est fin prêt pour la réussite des élections législatives d'aujourd'hui, présentées comme étant «un évènement majeur pour le pays» et qui est lié «à la préservation de la stabilité et de la sécurité de l'Algérie». Quelque 500 000 agents encadrant plus de 65 000 centres et bureaux de vote, répartis à travers les 48 wilayas du pays et les 4 zones géographiques à l'étranger, sont mobilisés pour assurer le bon déroulement de ce rendez-vous électoral. Quelque 63 partis politiques participent à ces élections avec 938 listes de candidats, dont 125 sont issues des alliances, et 97 des indépendants. 12 176 centres de vote, dont 61 au niveau des quatre (4) zones géographiques (émigration) sont mis en place. Quant aux bureaux de vote installés à cette occasion, ils sont au nombre de 53 124, dont 390 au niveau des quatre (4) zones géographiques (émigration). Côté sécuritaire, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, a affirmé que toutes les mesures ont été prises pour la sécurisation du scrutin. «Toutes les mesures sécuritaires ont été prises à même d'assurer le bon déroulement de ces élections législatives, prévues le 4 mai. Nous avons veillé à adopter une approche de terrain avec précaution et anticipation, afin d'assurer la sécurité et la stabilité à travers l'ensemble du territoire national et tout au long de nos frontières nationales», a-t-il indiqué. La Direction générale de la sûreté nationale a mobilisé plus de 44 000 policiers pour veiller à la sécurité des opérations de vote qui se dérouleront sous l'observation de près de 300 observateurs internationaux dépêchés par des organisations internationales. Il s'agit de 150 observateurs issus de la Ligue arabe, 150 autres de l'Union africaine (UA), une vingtaine de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), outre des observateurs de l'Union européenne (UE) et de l'ONU, selon les données communiquées par le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections, Abdelwahab Derbal. Si toutes les mesures pour l'organisation du scrutin ont été prises, et toutes les garanties quant à la transparence des élections présentées, la grande inconnue reste le taux d'abstention qui risque d'être record. D'ailleurs, tous les partis politiques impliqués dans ces élections, le gouvernement, à sa tête le Premier ministre Abdelmalek Sellal, et tout l'Etat, à sa tête son chef, Abdelaziz Bouteflika, ont été mobilisés pour sensibiliser les citoyens sur la nécessité de se rendre aujourd'hui aux bureaux de vote. «Votre participation à ce scrutin sera votre contribution personnelle à la stabilité du pays, à la progression de la démocratie dont vous êtes la source et au développement de notre patrie», a insisté Bouteflika dans un message aux électeurs. Le spectre de l'abstention a tellement hanté tous les acteurs que les chefs des partis et les candidats ont déployés leurs efforts pour appeler à voter au lieu de présenter leurs programmes et projets. Même les mosquées étaient mise à contribution, et ce, malgré l'optimisme du ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, qui a affirmé mardi à Alger que la révision ordinaire et exceptionnelle des listes électorales «augure d'une éventuelle augmentation» du taux de participation aux législatives. En tout cas, les réponses à toutes les questions en suspens seront données aujourd'hui par les électeurs. Où voteront les chefs des partis ? Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accomplira son devoir électoral demain à 9h à l'école primaire Bachir El Ibrahimi d'El Biar (Alger) où il a l'habitude de le faire. Le chef de l'Etat, qui a multiplié les messages appelant les algériens à voter, va ainsi donner l'exemple. Les médias nationaux et internationaux seront invités à couvrir l'événement. Quant aux chefs des différents partis politiques, ils ont choisi les bureaux de vote en fonction de leur proximité ou des liens qu'ils ont avec certaines villes, à l'instar du président du mouvement pour la société et la paix (MSP), Abderazak Makri, qui a choisi sa ville natale pour accomplir son devoir électoral. Ce dernier votera tôt la matinée au lycée Athmane Ibn Afane, dans la wilaya de Msila. Makri mise sur la numérologie pour convaincre ses électeurs. Selon lui, le MSP est «prédestiné» à rafler la majorité des sièges lors des élections législatives et les signes le montrent bien. Pour le SG de la première formation islamiste du pays, la victoire du MSP ne relève pas de la simple intuition, mais d'une évidence née de l'addition de plusieurs chiffres. M. Makri a additionné le chiffre «4» faisant référence au jour du vote, et le nombre «5» en référence au mois du vote (mai), le tout associé au «17» qui représente l'année 2017. Le résultat est «26», soit le numéro des listes électorales du MSP. Cet exercice de numérologie constitue, selon M. Makri, le présage d'une victoire incontournable du MSP lors des législatives du 4 mai et sa domination prochaine de la scène politique nationale. De son côté, le chef du rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, qui s'est engagé à garantir la stabilité et la quiétude sociale, a choisi la commune de Mohamadia, à l'école primaire El Baha, pour accomplir son devoir. Quant à la présidente du parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, elle votera à l'école Halima Saadia, mitoyenne au centre cultuel espagnol, sis rue khelifa Boukhalfa (ex-marché Clauzel) ; le patron du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra et Amara ghoul, leader de (TAJ), accompliront tous deux leur devoir électoral à l'école primaire Ahmed Aroua, à Bouchaoui, commune de Chéraga, non loin du siège de leurs partis. Amara Benyounès, président du mouvement populaire algérien, (MPA), sera quant à lui à l'école primaire «Jardin de la liberté» à Télemly pour glisser son bulletin dans l'urne. Le représentant du front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, qui a assuré que son parti obtiendra la majorité absolue à l'issue de ces législatives, accomplira son devoir électoral dans la commune de Bouchaoui. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement National Démocratique (RND) qui s'engage «à relever à 60 000 DA le plafond des salaires des demandeurs éligibles au logement public locatif (social)», a choisi le CEM Pasteur, à Alger-centre pour accomplir son devoir électoral. Quelques chiffres Corps électoral : 23 251 503, dont 12 597 077 hommes (54,18%), et 10 654 426 femmes (45,82%). Nombre de listes : 938, dont 716 appartenant à 63 partis, 125 issues des alliances (3), et 97 des indépendants. Centres de vote: 12 176, dont 61 au niveau des quatre (4) zones géographiques (émigration). Bureaux de vote : 53.124, dont 390 au niveau des quatre (4) zones géographiques (émigration). Bureaux de vote fixes: 52 958. Bureaux de vote itinérants: 166. Karim Aimeur et Feriel Arab