La cyberattaque de grande ampleur qui a frappé le monde, vendredi, et touché près de 100 pays, dont l'Algérie, est «d'un niveau sans précédent», d'après Europol. Outre la France, la Russie, la Grande-Bretagne, l'Espagne, le Mexique, des ordinateurs ont été également piratés en Algérie, selon une carte publiée par le quotidien américain The News York Times. Son système de lutte contre la cyberattaque étant déjà très faible, la capitale ainsi que d'autres villes de l'Est auraient été touchées quelques heures seulement après la première attaque enregistrée en Grande-Bretagne, comme le montre la même carte. Sur le plan méditerranéen, la carte indique que le Maroc et la Tunisie ont aussi été touchés. Les hackers qui ont lancé cette attaque ont utilisé un logiciel de rançon (ransomware), qui, en exploitant une faille dans les systèmes Windows et en divulguant des documents piratés de l'Agence de sécurité américaine NSA, verrouille les fichiers des utilisateurs et ensuite les force à payer une somme d'argent sous forme de monnaie virtuelle (bitcoin) pour en recouvrer l'usage. Ainsi, tous les ordinateurs sous Windows et n'ayant pas installé les mises à jour de sécurité pourraient être concernés par cette attaque. Parmi les victimes, Renault France et le service public de santé britannique (NHS). Le constructeur automobile français a indiqué que d'autres sites de production étaient à l'arrêt, citant en exemple la Slovénie. L'étendue des dégâts sur le système de Renault France a incité à l'ouverture d'une enquête. Vulnérabilité En Algérie, la cyberattaque mondiale relance le débat sur la nécessité de mettre à l'abri le pays contre les hackers. Rappelons qu'il y a un mois et demi, le site de l'APS (agence de presse officielle) a été hacké par des pirates qui ont écrit un message sur la page officielle de l'agence, précisant que les auteurs du piratage testaient la sécurité du site. Une situation qui dénote de la faible protection du site. La cyberattaque contre le site de l'APS n'est pas la première du genre en Algérie. Les forces de sécurité qui se sont dotées d'équipes de lutte contre la cybercriminalité, ne chôment pas. Les attaques sont quasi quotidiennes. 500 affaires liées à la cybercriminalité ont été traitées au niveau national depuis le début de l'année, a indiqué le colonel Azzeddine Azzeddine, de la Gendarmerie nationale, en marge des travaux de la Conférence nationale sur la cybercriminalité et la sécurité des données, organisée à l'Université d'Oran (USTO). En ce qui concerne les attaques d'envergure planétaire, des efforts sont attendus pour mettre le pays au diapason des autres nations alertées contre les cyberattaques. Les forces de sécurité déploient un important effort dans ce sens, mais une coopération avec les experts mondiaux dans le domaine s'avère nécessaire.