Avec l'augmentation des prix des voitures et le problème des bouchons interminables, acquérir un deux-roues se présente désormais comme la meilleure solution. Cette tendance est confirmée par le nombreux public qui s'est déplacé à l'esplanade de l'Office Riadh El Feth à Alger, qui abrite la première édition de la Foire du deux-roues (ALMOTO). Cet événement, qui se déroule du 16 au 20 mai, a enregistré, en effet, une importante affluence de visiteurs. La présence des plus grandes marques internationales des scooters, motos, quads et vélos a fait le bonheur des passionnés et des amateurs. Les motocycles constituent désormais l'avenir de la mobilité en Algérie, puisque, d'après des professionnels rencontrés lors de cette manifestation, toutes les catégories de citoyens se disent intéressées par ce mode de transport «extraordinaire». En visitant plusieurs stands, nous avons pu nous informer sur l'étendue de ce secteur, mais aussi réussir à avoir une idée sur la préférence des demandeurs. Avoir un deux-roues est devenu un moyen pratique et économique, sans oublier le gain considérable de temps sur la route. Pour les jeunes, acquérir une moto semble être la nouvelle tendance et une solution, surtout dans le contexte actuel de crise économique. Peugeot, Yamaha et BMW sont les marques les plus connues et dominantes sur le marché national, présentes en force à la première édition de cette foire. Pour le concessionnaire de la marque Peugeot Scooters Algérie, représenté par Mohamed Babaci, directeur commercial et marketing, l'initiative de réserver un espace à cette industrie est une très bonne chose, saluant l'action du ministère des Travaux publics et des Transports. «Jusqu'à maintenant, l'usage des motocycles demeurait marginal», a-t-il signalé. Installé depuis l'année 2015, le constructeur français est en pleine croissance sur le marché algérien, avec un large choix de produits. Elle compte douze points de vente à travers le territoire national et espère atteindre le nombre de vingt agents distributeurs d'ici fin 2017. M. Babaci a assuré qu'en 2017 de nouvelles mesures de conformité des produits qui se vendent sur le marché ont été mises en place afin de garantir la sécurité des motocyclistes. Citant en exemple le nouveau système de freinage (ABS), une option devenue obligatoire, que chaque scooter doit avoir sinon le produit ne sera pas autorisé à être commercialisé. Pour ses débuts, Peugeot a réussi à vendre 1 600 scooters. Pour 2017, l'objectif est d'écouler 2 000 scooters. Pour la demande, elle est surtout exprimée au niveau des grandes villes, telles qu'Alger, Oran, Constantine, Tlemcen et Blida. En ce qui concerne les prix, le stand de Peugeot Scooters propose tout au long de ce salon des offres exceptionnelles, à savoir des remises sur l'ensemble de la gamme et une garantie de deux ans avec un kilométrage illimité. Parmi les modèles de la marque les plus prisés, notamment par la tranche juvénile, il y a lieu de citer le Tweet. Doté de deux types de motorisations, le 125 cm3 et le 150 cm3, le prix de ce scooter est affiché à 299 000 DA, avec casque Shiro remis gracieusement à l'acquéreur. Multi-usages et peu coûteux Dans un autre stand, on découvre la société VMS Industrie qui représente deux marques mondiales d'origine italienne Keeway et Benelli. Pour la représentante de ces marques, Sabrina Idjoudiene, la demande sur les motocycles est très importante, surtout dans les grandes villes. La société dispose d'un point de vente dans chaque région, entre autres Alger, Béjaïa, Sétif, Annaba, Oran et Tlemcen. La gamme de ces motos est destinée aussi bien aux femmes qu'aux hommes. «Aujourd'hui, qu'ils soient filles ou garçons, jeunes ou personnes du troisième âge, le deux-roues, quel que soit le modèle, est devenu un moyen de transport très pratique», affirme notre interlocutrice. Dans le monde du travail aussi, le motocycle s'est fait une grande place, en particulier dans l'univers de la publicité. A travers les rues des grandes villes algériennes, on rencontre souvent des scooters avec des remorques arrière où des affiches publicitaires sont exposées. Le salon abrite d'ailleurs un stand réservé à une agence de communication et de publicité (APCS), la première en Algérie dans ce domaine, a déjà acquis la confiance de plusieurs grandes marques de produits. Elle propose sa flotte de motocycles afin de faire connaître les produits des entreprises intéressées. La représentante de cette agence a reconnu qu'au lancement, il était difficile de concevoir la réussite d'un tel mode de communication. Mais, aujourd'hui, l'affichage mobile à l'aide de motos a trouvé sa place en Algérie. Notre interlocutrice ne cache pas son optimisme, affirmant que l'entreprise, déployée dans les grandes villes du pays, compte augmenter le nombre de ses collaborateurs d'ici la fin de 2017 et aller de l'avant. Le monde de l'entretien et de la maintenance des deux roues existe désormais en Algérie. Lors de notre visite au salon, nous avons remarqué la présence d'une entreprise spécialisée dans la commercialisation des pièces de rechange et des accessoires. Il s'agit de Sidi Achour Motos-Pièces, présente sur tout le territoire national. Son responsable gérant, M. Redah Sidi Achour, a précisé que pas moins de douze marques d'équipements de sécurité pour les motards et de pièces de rechange pour les motos sont représentées. Distributeur exclusif de ces marques, le gérant de Sidi Achour Motos a cité plusieurs de ces marques, notamment celles des casques et des équipements de sécurité disponibles en toutes tailles. Pour les pièces de rechange, M. Sidi Achour a assuré que toutes les pièces consommables pour tous types de modèles sont disponibles à des prix compétitifs. Les nouvelles technologies ne sont pas en reste. Des systèmes de connectivité sont aussi disponibles chez cet importateur, notamment les caméras intégrées, les Bluetooth, avec la nécessité de ne pas en abuser, suivant le conseil de cet opérateur. Disposant de 97 points de vente sur le territoire national, Sidi Achour Motos-Pièces répond à une forte demande, principalement sur les grandes villes où selon le gérant, la croissance de cette activité est remarquable, surtout durant ces dernières années. Des risques réels Le seul bémol pour le monde de la moto reste les dangers de la circulation. Le manque d'espaces de stationnement et de voies spécifiques à ce mode de transport au niveau des villes du pays cause des accidents. Selon le bilan de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), plus de 880 accidents de la route ont été causés par les motocycles durant l'année 2016. Ces accidents causés par les motocycles sont dus notamment, selon la même source, à l'excès de vitesse, aux dépassements dangereux, à l'imprudence des motocyclistes, au non-respect du code de la route et au non-port du casque. Lors de ce salon, une campagne de sensibilisation au profit de tous les usagers de la route a été initiée. Un motocycliste qui a sillonné le pays à bord de sa moto invite les visiteurs a être prudents sur les routes. La sensibilisation sur les dangers de la route est tout aussi importante qu'acquérir une moto, estime Khmissi Samir, qui a fondé l'associatio Stop Agressivité Routière. Depuis 2014, cette association a mené 23 actions de sensibilisation sur l'usage des scooters. Le but est de sensibiliser les jeunes qui ne portent pas de casque sur les dangers encourus. Les campagnes de sensibilisation portent aussi sur des conseils et des orientations aux motocyclistes, dont le respect du code de la route.