Des milliers de travailleurs dépendant de plusieurs filiales du groupe Cevital ont battu le pavé jeudi à Béjaïa pour dénoncer les «blocages» dont souffrent les projets de ce groupe industriel. «Non au blocage de l'investissement dans notre wilaya», «Non à l'étouffement économique de Béjaïa», «Non au blocage de Cevital» pouvait-on lire sur quelques banderoles brandies par les travailleurs de Cevital, lesquels ont reçu l'appui de syndicalistes du Snapap et du Satef et de quelques militants et cadres du RCD. Au cours du sit-in improvisé devant le siège de la wilaya, des cadres de Cevital ont pris la parole pour rappeler que les autorités sont restées sourdes aux appels d'Issad Rebrab qui s'est plaint, selon eux, de divers blocages de ses projets. «Le renvoi par l'EPB de bateaux chargés d'équipements destinés à l'usine de trituration est en fait le renvoi de milliers de travailleurs», accuseront d'autres intervenants à l'issue de l'entrevue qu'ils ont eue avec le chef de cabinet du wali. Les délégués n'ont pas manqué de charger ouvertement le directeur de l'EPB auquel ils reprochent une gestion privée du port de Béjaïa. «Cevital ne quittera jamais le port. Et cette manifestation n'est que le premier pas d'une dynamique qui ne s'arrêtera qu'à la satisfaction de nos revendications», annoncera-t-on également. Une revendication formulée déjà par le comité de soutien dans son appel à la marche à travers lequel il exige «la levée de toute menace de démantèlement de l'entreprise Cevital avec le prolongement de son exploitation à une durée indéterminée». Une réponse on ne peut plus claire à l'obligation faite au groupe d'Issad Rebrab de restituer l'assiette ainsi que les autres dépendances qu'il occupe à l'arrière-port de Béjaïa depuis 1998, et ce, en vertu d'une concession temporaire qui va sur trente années.