fraîchement nommé à la tête de l'exécutif, Abdelmadjid Tebboune n'a pas tardé à dérouler ses priorités. Le tout nouveau premier ministre a fait part de sa volonté de mener à terme les grands chantiers que son prédécesseur Abdelmalek Sellal a lancés dans le cadre de l'application du programme du président de la République. Dans une déclaration faite juste après sa nomination officielle, Tebboune a affirmé que son équipe poursuivra d'abord la mission initiée par Sellal. «Nous allons continuer la mission initiée par M. Sellal, avec les mêmes priorités qu'a fixées le président de la République, qui sont l'éradication totale de la crise du logement, des bidonvilles, l'achèvement de son programme de logement, l'éducation et la santé», a-t-il indiqué. Connu pour être un homme de terrain, l'ancien ministre de l'habitat, qui a également géré, par intérim, le département du Commerce, se veut optimiste quant à l'aboutissement de tous les grands projets déjà lancés. «Nous allons reloger tous ceux qui ouvrent droit, avec notamment l'achèvement du programme AADL, comme on l'a promis au nom du président de la République, début ou au plus tard fin 2018, ainsi que la relance du programme social et rural», a-t-il dit. Il est vrai, avouera-t-il, que le pays connaissait des «difficultés financières», mais pas de «blocages» a assuré Tebboune, en relevant qu'il y avait «des réorientations de certaines ressources financières au profit des priorités tracées par le président de la République». Reconversion économique L'autre grande priorité, selon le premier ministre, est celle qui consiste à tirer l'économie nationale de sa quasi-dépendance des hydrocarbures. Un vœu pieu ? En fait, les déclarations d'intention n'ont jamais manqué sur ce plan. Les gouvernements successifs ont tous fait part de cette priorité, mais sans que l'on mette une stratégie globale et sérieuse pour une véritable diversification de l'économie. Cela va-t-il changer avec Tebboune ? A dire vrai, les dirigeants n'ont pas trop le choix. La crise économique qui est bien partie pour durer, les recettes pétrolières qui continuent leur dégringolade et les prix du pétrole toujours au plus bas niveau exigent plus que jamais de lancer des réformes audacieuses. Abdelmadjid Tebboune le sait, le temps ne joue pas en sa faveur. «Une autre priorité s'impose, c'est la reconversion de notre économie qui a été entamée par mon prédécesseur, ami et frère Abdelmalek Sellal. Une reconversion économique nécessaire et urgente pour faire en sorte que notre pays ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures», a-t-il indiqué, lors de sa prise de fonction officielle. Il s'agit, a-t-il poursuivi, de construire une économie «plus saine et plus équilibrée». Pour ce faire, le nouveau premier ministre semble bien parti pour mettre toutes les chances de son côté. Il s'agit entre autres d'associer le secteur privé qui devrait, selon les propos de Tebboune, avoir toute sa place dans ce grand chantier de la reconversion de l'économie. Le secteur privé aura «toute sa place, peut-être même une place prioritaire, avec toute la régulation et le contrôle que doit faire le gouvernement, au nom du président de la République». Un plan d'action du gouvernement «plus détaillé sera exposé incessamment, dès qu'il sera achevé, devant les élus de la nation, à commencer par l'Assemblée populaire nationale et ensuite le Conseil de la nation», a enfin expliqué le nouveau premier ministre. Le nouvel exécutif Le président de la République a nommé jeudi les membres du nouveau gouvernement conduit par le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, a indiqué un communiqué de la présidence de la République, dont voici le texte intégral : «Conformément à l'article 93 de la Constitution, et après consultation du Premier ministre, son excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, ministre de la Défense nationale, a nommé ce jeudi 25 mai 2017 les membres du gouvernement, dont la liste se présente comme suit : Vice-Ministre de la Défense Nationale, Chef d'état-major de l'ANP : Ahmed Gaid Salah Ministre des Affaires étrangères : Abdelkader Messahel Ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales, et de l'Aménagement du Territoire : Nour-Eddine Bedoui Ministre de la Justice, garde des Sceaux : Tayeb Louh Ministre des Finances : Abderrahmane Raouia Ministre de l'Energie: Mustapha Guitouni Ministre des Moudjahidine: Tayeb Zitouni Ministre des Affaires religieuses et des Wakfs : Mohamed Aissa Ministre de l'Education nationale: Nouria Benghebrit Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Tahar Hadjar Ministre de la Formation et de l'Enseignement Professionnels : Mohamed Mebarki Ministre de la Culture : Azzedine Mihoubi Ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique : Houda Imane Feraoun Ministre de la Jeunesse et des Sports : El Hadi Ould Ali Ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la condition féminine: Ghania Eddalia Ministre de l'Industrie et des Mines : Mahdjoub Bedda Ministre de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche : Abdelkader Bouazgui Ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville : Youcef Chorfa Ministre du Commerce : Ahmed Saci Ministre de la Communication : Djamel Kaouane Ministre des Travaux Publics et des Transports : Abdelghani Zaâlane Ministre des Ressources en Eau : Hocine Necib Ministre du Tourisme et de l'Artisanat : Messaoud Benagoun Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière : Professeur Mokhtar Hasbellaoui Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité Sociale : Mourad Zemali Ministre des Relations avec le Parlement : Tahar Khaoua Ministre de l'Environnement et des Energies Renouvelables : Fatma Zohra Zerouati Par ailleurs, et conformément à l'article 92 aliéna 6 de la Constitution, M. le Président de la République a également nommé ce jour M. Ahmed Noui, ministre, Secrétaire général du Gouvernement.