Comme à son habitude, la sublime chanteuse Lila Borsali a offert un nouveau thème, lors de son concert de ce dimanche à Alger. «Soufia» est le thème du spectacle donné dimanche soir à la salle Ibn Khaldoun par la chanteuse d'andalou Lila Borsali. Alors que la salle est pleine, le public lui, se fait très curieux et attentif à ce qui se dit sur «Soufia»… A 23h0 tapante, les huit musiciens accompagnant Lila Borsali entrent en scène, et de suite, les premières notes du qanoun sortent en douceur donnant le la à ce spectacle très attendu. D'emblée, et bien que son entrée fut discrète sur scène, Lila Borsali, vêtue d'un caftan bleu ciel tradi-moderne, accélère de suite le rythme de son introduction musicale sur Ya Saâdi Fetar et plonge le public dans cette ambiance soufie, comme l'indique l'intitulé du spectacle, dans un contexte religieux et mystique en ce mois sacré de Ramadhan. Chants et mélodies soufis, éloges au Créateur suprême, à Dieu le Tout-Puissant, dévouement et amour platonique ponctuent cette soirée et articulent les textes et Ahkam (citations) des sages soufis tels que Djamel Eddine El Roumi, Ibn El Arabi et Sidi Boumediene qu'a choisies Lila Borsali d'interpréter avec sa voix suave et feutrée. Elle monte et redescend dans les gammes pour exprimer cet amour pour Dieu et pour le Prophète Mohamed (QSSSL), puis elle stabilise l'intonation de sa voix en répétant successivement le même refrain accompagné en chœur par les musiciens. Une belle interprétation chaleureusement applaudie par le public composé principalement de familles. Contes et morale soufies Sous les lumières tamisées de la salle Ibn Khaldoun et dans cette ambiance zen, Lila Borsali aura aussi choisi de réciter des contes et Hikem (morale) soufis des diverses tariqas, notamment El Alaouia, Tidjanya et Fiachya, comme trait d'union à ses chansons. Des textes qui mettent en valeur le patrimoine algérien tout en le faisant dialoguer avec ce qui se passe dans le monde. Medjnoun Leila ou l'apogée de l'amour, Djeyda ou la sagesse et l'humilité ou encore le salut à Taha, sont donc différents contes que Lila Borsali déclame avec émotion et authenticité. De bons enseignements et Hikem partagés avec le public sans pour autant tomber dans les clichés. «Je ne suis pas une spécialiste du soufisme au même titre que je ne suis pas une historienne spécialiste de Grenade qui était le thème de mon précédent spectacle - Il était une fois à Grenade -…Je choisis juste des thèmes qui me permettent de me rapprocher de certaines questions…», nous dira Lila Borsali, à l'issue de ce beau spectacle qui est en réalité, une introduction à un autre spectacle sur le soufisme. «Comme pour mon précédent spectacle, on était partis sur ‘Il était une fois…' jusqu'à ce que le déclic m'ait venu lors d'un voyage à Grenade. Même chose donc pour Soufia car même si ce dernier embrasse les soirées ramadhanesque, on a déjà donné d'autres soirées durant le mois sacré qui n'avait pas de connotation religieuse. Seulement, on a choisi de dédier celui là au mysticisme», souligne Lila Borsali. Cette artiste dynamique et féconde est toujours à la recherche de nouveautés que çe soit, dans l'écriture de texte ou de mélodies même si elle reste une farouche gardienne du patrimoine national. Pour son cinquième album qu'elle prépare depuis deux ans, Lila Bosrali nous dira qu'il sera différent des précédents et que si tout se passe bien, il sortira en septembre prochain.