Après sept réunions avec la tutelle, les pharmaciens ont décidé de maintenir leur grève nationale du 12 juillet prochain, a affirmé hier, Messaoud Belambri, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO). Le mouvement de protestation de ce mercredi, qui durera de 08h du matin jusqu'à 13h, vient en réponse à la colère des pharmaciens suite au projet initié par la direction de la sécurité sociale en vue de mettre fin au système de majoration de prix pour la vente de génériques et de produits de fabrication nationale. Leur dernière rencontre, d'hier, avec le ministère de la Santé n'a, elle aussi, abouti à aucune solution «satisfaisante», regrette Messaoud Belambri, affirmant qu'«aussi longtemps que le ministère du Travail reste campé sur sa position, les pharmaciens maintiendront leur mouvement de protestation». Selon notre interlocuteur, les grévistes comptent dans le cas où la grève du 12 juillet ne connaîtra pas un dénouement qui leur est favorable, «élargir la protestations aux hôpitaux». Depuis jeudi dernier, le président du SNAPO a alerté l'opinion à travers un communiqué cosigné avec Dr Abdelouahed Kerrar, président de l'UNOP, et la présidente de l'ADPHA, Mme Hassiba Boulmerka, tous réunis au sein de la Fédération algérienne du médicament (FAM). Ces derniers ont demandé aux parties concernées, notamment la CNAS, de revenir sur sa décision de mettre fin au système de majoration de prix. En vain. La réunion tenue, ensuite, dimanche avec les directions de la CNAS et de la CASNOS n'ont pas pu trouver une solution à la crise. Du côté du ministère du Travail, l'on estime que la grève des pharmaciens n'a pas lieu d'être. La raison est, selon une source de ce département, la majoration de 20% accordée pour encourager la vente des génériques et des médicaments produits localement. «Elle n'a plus de raison d'être puisque ces mêmes médicaments ont été en majorité interdits d'importation par le ministère de la Santé», affirme un responsable au ministère du Travail. Celui-ci estime cette majoration à environ 10 milliards de dinars par an. «Le Snapo veut donc sauvegarder une rente qui n'est pas justifiée et ce, sur le dos des assurés sociaux, surtout quand on connaît la situation actuelle des Caisses de la sécurité sociale», déplore le même responsable devant la presse. Pourtant, samedi en marge de la rencontre nationale des directeurs des structures de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) et de la Caisse nationale d'assurance-chomage (CNAC), le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a affirmé qu'«ucune décision de suppression de la majoration de la marge bénéficiaire des officines sur la vente des médicaments génériques n'a été prise», ajoutant que toute décision sera prise d'«un commun accord entre toutes les parties concernées». Le ministère joue l'apaisement Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a reçu hier à Alger, le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmad, et le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), Messaoud Belambri, indique un communiqué du ministère. L'entretien entre MM. Hasbel-laoui et Benbahmed entre dans le cadre du «cycle de rencontres de prise de contact du ministre avec l'ensemble des partenaires sociaux», précise le communiqué. Cette entrevue a «permis d'aborder les grandes lignes de la politique pharmaceutique relatives notamment aux services de santé et à l'éducation thérapeutique, à l'indicatif du pharmacien d'officine, à la professionnalisation du secteur de la distribution des produits pharmaceutiques et à l'amélioration et au renforcement de l'encadrement en pharmaciens à tous les niveaux de la chaîne des produits pharmaceutiques», ajoute la même source. D'autre part, le ministre a reçu, dans le même cadre, une délégation du SNAPO, conduite par son président, Messaoud Belambri. Cette rencontre «a été l'occasion de réaffirmer l'importance du dialogue responsable à tous les niveaux dans le cadre du renforcement et de l'amélioration des capacités de prise en charge de la santé publique», souligne le ministère. A cet effet, «les questions relatives au renforcement du rôle du pharmacien d'officine ont été abordées dans la mesure où ce dernier joue véritablement le rôle d'auxiliaire des pouvoirs publics dans la chaîne des soins», relève la même source.