Les contestataires du secrétaire général du FLN, Djamel Ould abbès, ne comptent pas baisser les bras. Bien au contraire, ils comptent multiplier les démarches en vue de sa destitution. Collecte de signatures pour une réunion extraordinaire du Comité central et appel à l'intervention du président du parti sont les armes des redresseurs qui regrettent le fait qu'Ould Abbès tienne à son poste. Ce dernier ne veut, en effet, rien céder aux opposants. Il continue sa mission, faisant fi de tous les appels à son éjection. Il a annoncé une réunion du comité central les 22 et 23 octobre prochain et, à son tour, défie les contestataires qui demandent une session extraordinaire de cette instance souveraine entre deux congrès. «Selon l'article 34 (du statut du parti), le comité central se réunit une fois par an. Donc il est normal de le convoquer pour le 22 octobre. Pourquoi sont-ils pressés ? Le pays a besoin de stabilité et le FLN est un vecteur de stabilité», a déclaré Ould Abbès, repris par les médias. A l'ouverture de la réunion du bureau politique du parti, il a dénoncé «les tentatives de perturbation et les pétitions» qui relèvent, selon lui, «de la loi de la jungle». «Je refuse ces pratiques du Moyen-âge. Il y a la Constitution, les statuts et le règlement intérieur du parti», a-t-il lancé. Pour la préparation des élections locales, le patron de l'ex-parti unique a expliqué que les membres du comité central, les sénateurs, les députés et membres des mouhafadas peuvent participer à la préparation de ces échéances au niveau des commissions de wilaya et donner leur avis. «Ceux qui aiment le pays et le parti n'ont qu'à participer à cette campagne de deux mois. Si ce sont des membres du comité central, je leur ouvre la porte et je discuterai avec eux. Je suis à leur disposition même s'ils ont des opinions qui ne correspondent pas aux miennes», a-t-il affirmé. Mais les assurances de Djamel Ould Abbès ne sont pas de nature à pousser ses détracteurs à abandonner le terrain. Aux opposants habituels sont venus s'ajouter d'autres qui ont, pour des raisons liées à leurs ambitions non réalisées, car derrière chaque homme politique se cache une ambition personnelle, déserté le chemin de la contestation. C'est le cas de Mohamed Seghir Kara, membre du Mouvement de redressement, dont la tentative de se porter candidat aux élections législatives du 4 mai 2017 a été avortée, et Hocine Khaldoun, membre du bureau politique qui a gelé ses fonctions, s'est lancé dans la contestation avant de revenir à de bons sentiments dans le sillage des législatives. N'étant pas été élu, il est revenu à la contestation. Dans ses déclarations, Mohamed Seghir Kara a indiqué que le FLN est actuellement géré comme une administration, affirmant que «la colère contre Ould Abbès est immense». Il évoque des contacts entre les différents opposants à Ould Abbès afin de conjuguer leurs efforts et réussir leur coup. De son côté, Hocine Khaldoun a critiqué la programmation du comité central pour les 22 et 23 octobre prochain. Pourtant, il était l'un des soutiens forts de l'ancien patron du parti, Amar Saâdani, qui a supprimé le principe de deux réunions du comité central par an pour les réduire à une seule réunion qui, du point de vue statutaire, est convoquée par Ould Abbès dans les délais. Les anciens contestataires tiennent toujours à leurs demandes. Abdelkrim Abada, coordinateur du Mouvement de redressement, vient d'appeler le président du parti à intervenir pour mettre fin à la situation de crise dans le parti, alors que Abderrahmane Belayat plaide pour une direction intérimaire chargée de gérer les affaires courantes du FLN et préparer en même temps un congrès extraordinaire d'où sera issue une nouvelle direction avec toute la légitimité nécessaire.