L'opposition contre l'actuelle la direction du plus vieux parti algérien encore 'actif'', le FLN, a entamé les grandes manoeuvres pour évincer son SG, le Dr Djamel Ould Abbès. Au sein du « Front », la tension est montée, ces deux derniers jours, de plusieurs crans, après l'éviction de l'ex-ministre des PTIC et chargé de l'information du parti, Moussa Benhamadi. A un peu plus de trois mois des prochaines élections locales, où le FLN joue gros avec sa perte de « crédibilité » à l'issue des élections législatives de mai 2017, selon les « redresseurs », Ould Abbès contre-attaque, en convoquant mardi, une réunion du Bureau Politique, au cours de laquelle il a renouvelé son soutien au gouvernement. Et a annoncé la tenue d'une session ordinaire du Comité central, prévue les 22 et 23 octobre prochains, juste avant les élections locales. Attaqué de toutes parts, Ould Abbès se justifie, et appelle ceux qui veulent un changement à la tête de la direction du parti d'attendre la réunion du Comité central. Et il veut le rester, jusqu'à cette prochaine réunion du CC. « Je suis le secrétaire général du FLN, au moins jusqu'au 22 octobre, si ce jour-là, le Comité central en décide autrement, je m'inclinerai devant sa décision. Moi, je respecte les statuts qui font force de loi », a-t-il affirmé dans une déclaration au site « TSA ». Parmi ses opposants et détracteurs, Abdelkrim Abada avait, notamment, écrit au Président Bouteflika, pour démettre Ould Abbès de son poste à la tête du parti. Mais, Ould Abbès reste calme, et souligne que « le parti fonctionne, conformément à des statuts validés par le ministère de l'Intérieur. Selon l'article 34, le comité central se réunit, une fois par an. Dans ce cadre, avec le bureau politique, j'ai pris la décision de convoquer le Comité central, pour les 22 et 23 octobre prochains. Et, ce jour-là, celui qui aura des choses à dire pourra le faire ». Quant à la lettre d'Abada, demandant au président de le démettre, Ould Abbes, il estime que « c'est leur droit le plus absolu. Le président est le gardien de la Constitution, le gardien des lois. Mais si à chaque fois que quelqu'un a une migraine et se met à écrire au président, alors on n'est pas sortis de l'auberge ! » Toute cette agitation soudaine s'explique, selon le SG du FLN par l'approche des élections locales. Il a, dans la foulée de la préparation de cette échéance, annoncé le limogeage de Benhamadi, qu'il avait, pourtant, appelé pour l'assister dans la préparation des élections législatives. Le SG du FLN a, dans un communiqué, daté du 11 juillet, annoncé la nomination à sa place de Sadek Bouguetaya. Selon un communiqué du parti, « M. Bougataya Sadek, qui est membre du Bureau politique, est nommé comme chargé de l'organisation et de la communication. » Mais, comme le FLN est un parti à polémiques, le désormais ex-chargé de l'information au parti, affirme qu'il a démissionné de son poste, et n'a pas été donc « viré » par Ould Abbès. « J'ai chargé M. Benhamadi qui n'était pas membre du Bureau politique, d'une mission. Après les législatives, je l'ai remercié. J'ai aussi nommé, provisoirement, M. Bougataya en t,ant que responsable de la communication » explique dans des déclarations de presse le SG du FLN sur le limogeage de Benhamdi et la nomination de Bouguetaya. Pour autant, le grand souci de Ould Abbès, c'est le retour en force de l'opposition, qui veut le destituer bien avant la réunion du Comité central. Le coup de semonce est venu, cette fois-ci, du clan Abada-Belayat. « Nous avons fait appel au président de la République qui n'est autre que le président du FLN, afin qu'il puisse intervenir. Il faut évincer Djamel Ould Abbès. Il faut nommer un nouveau secrétaire général », insiste Abdelkrim Abada, qui est, plutôt, pour la mise en place d'un comité de transition et à la tenue d'un congrès extraordinaire pour l'émergence d'une nouvelle figure à la tête du FLN. Cet « élu » doit être clean. Nous en avons marre des Belkhadem, Saadani et Ould Abbes, il est grand temps de redonner son lustre d'antan au FLN », affirme Abada dans des propos cités par la presse nationale. Pour lui, comme pour Abderrahmane Belayat, Djamel Ould Abbès doit partir, car le FLN « a perdu sa crédibilité », lors des dernières élections législatives. Pour eux, il est hors de question d'aller aux prochaines échéances électorales avec Ould Abbès, à la tête du parti. « Le FLN perd de sa crédibilité et il n'est pas question d'aller aux élections locales, et encore moins à la présidentielle de 2019, avec Ould Abbès », estime Abdelkrim Abada. Il en veut pour preuve la perte d'une soixantaine de sièges aux législatives 2017, par rapport aux résultats de 2012. Bref, au sein du plus vieux parti algérien, l'approche des élections locales de la présidentielle de 2019 et la réunion du Comité central ne laissent personne indifférent.