Quel avenir pour Djamel Ould Abbès à la tête du FLN ? Désigné au secrétariat général du parti le 22 octobre 2016 suite à l'éjection d'Amar Saâdani, Ould Abbès n'est plus maître de son destin. Son départ de la tête du FLN est de plus en plus évoqué et avec instance ces dernières semaines. «Il va y avoir éventuellement une commission de transition pour gérer les affaires du parti jusqu'à l'élection d'une nouvelle direction», indique un cadre du parti sous couvert de l'anonymat. Son passage à la tête de l'ex-parti unique est marqué par le recul du parti lors des dernières élections législatives où il a perdu plus de 50 sièges de députés par rapport aux législatives de 2012. Son chantier de réunifier les rangs du parti a également échoué. Si, dans un premier temps, il a réussi à faire rallier les anciens cadres marginalisés par Saâdani, ainsi que le mouvement de redressement, il a fini, dans le sillage des élections législatives, à les retourner de nouveau contre lui et sa politique. C'est la confection des listes de candidats, marquée par des mouvements de protestation dans de nombreuses wilayas, qui a provoqué le schisme. Les affaires de corruption qui ont caractérisé l'élaboration de ces mêmes listes, impliquant son propre fils et un membre du Bureau politique, ont achevé la crédibilité des listes présentées par le FLN. Mais ce qui a le plus charcuté son règne, c'est cette histoire caricaturale de son passé durant la Révolution de 1954. Affirmant qu'il était ancien condamné à mort, il sera contesté par des moudjahidine authentiques, à l'image de Abdelkader Guerroudj. Des membres du Comité central et ses contestataires réclament sa démission pour laisser place à une nouvelle direction. Mais Ould Abbès ne veut rien entendre ni encore moins céder. A chacune de ses sorties et à chaque question sur son avenir à la tête du parti, le secrétaire général affirme qu'il mènera son mandat jusqu'au bout, soit en 2020. Mais selon certaines sources, son sort serait scellé par ceux qui l'ont placé à la tête du parti majoritaire. Selon nos sources, Djamel Ould Abbès est le secrétaire général du FLN de tous les temps le moins informé de ce qui se passe au sommet de l'Etat. «Il est tenu dans l'ignorance la plus totale des évènements», indiquent nos sources. Le mouvement de contestation que mène Abderrahmane Belayat appelle à la mise en place d'une «direction intérimaire» chargée de gérer les affaires courantes du parti et préparer un congrès extraordinaire. «Nous espérons que les annonces relatives au départ d'Ould Abbès ne soient pas une rumeur cette fois-ci. Nous espérons aussi qu'il ne soit pas remplacé par pire que lui, car il s'est avéré qu'il était pire que Saâdani», a déclaré M. Belayat, contacté par nos soins. Notre interlocuteur indique que pour remettre le parti sur les rails, son mouvement demande «une direction intérimaire de laquelle nous faisons partie et composée de ceux qui n'ont pas été compromis dans la mascarade de 29 août 2013 (installation de Saâdani à la tête du parti, NDLR) et ceux qui n'ont aucune responsabilité dans ce qui se passe actuellement au parti». Le président du parti, a-t-il ajouté, «peut les choisir parmi les membres du Comité central qui, certes, n'ont rien fait pour éviter la catastrophe, mais ne sont pas responsables de l'échec». Les missions de la direction intérimaire ? Gérer les affaires courantes du FLN et préparer en même temps un congrès extraordinaire d'où sera issue une nouvelle direction avec toute la légitimité qu'il faut. «Ce n'est qu'ainsi que le parti sera prêt pour les élections locales de 2017 et présidentielle de 2019», affirme M. Belayat, sans optimisme démesuré. A souligner que toutes nos tentatives de joindre M. Ould Abbès ont été vaines.