La volonté affichée par le nouveau ministre du Commerce d'assainir la situation de son secteur est salutaire. Car, il faut avouer que la situation des marchés et les conditions de vente des produits de consommation sont dans un état catastrophique, mettant en danger la santé du consommateur et dégradant l'espace urbain. Intervenant lors d'une rencontre nationale des cadres du secteur, le ministre du Commerce, Ahmed Abdelhafid Saci, a, d'ailleurs reconnu que «les lourdes responsabilités incombant au secteur nécessitent une législation minutieuse susceptible de régir la pratique commerciale, et de proposer ce qui est à même de développer davantage les performances du secteur». Il s'agit, concrètement, selon les propos du ministre, de la loi portant protection et lutte contre la fraude, et celle relative aux conditions de la pratique des activités commerciales, «dont l'élaboration est à un stade avancé au niveau des institutions concernées». D'autres textes de loi sont en cours d'élaboration et visent à régir les activités commerciales sur le marché national et au niveau des frontières. D'autre part, le ministère est appelé à renforcer les structures commerciales, notamment les marchés de gros et les grandes surfaces, pour mettre un terme à l'anarchie régnante dans ces domaines en Algérie. Le secteur privé et les collectivités locales sont invités à investir dans ce secteur, notamment dans le volet distribution. L'Algérie ne dispose pas encore de grandes surfaces commerciales pour la commercialisation des aliments, des légumes, des fruits et des vêtements avec des espaces adaptés, stationnement, moyens de transports et de lieux propres contrôlés par les services de l'Etat, surtout en matière de présentation et de qualité de la production proposée aux consommateurs. Les marchés communaux existant sont très sales, les halls squattés par des pseudos commerçants et exerçant avec des balances frauduleuses. Ces vendeurs dégradent l'environnement urbain en jetant les déchets et les marchandises périmées à même la chaussée. C'est le cas des marchés de la capitale (Bab El Oued, El Harrach, Bachdjerrah, Birkhadem et Gué de Constantine…). Les autorités locales ne se soucient guère de la santé du consommateur et laissent ces espaces commerciaux dans un état délabré et abandonné. M. Saci devra faire des tournées au niveau des marchés couverts de la wilaya d'Alger, pour constater de visu l'état catastrophique de ces espaces qui n'obéissent à aucune autorité et dans quelles conditions les Algériens accomplissent leurs courses. Par ailleurs, le ministre a abordé la question de la permanence des commerçants lors des fêtes nationales. Il a été décidé de diffuser toutes les données relatives à la permanence sur le site électronique du ministère du Commerce à partir de l'Aïd El Adha prochain. Cette démarche vise à fournir un service public supplémentaire à tous les concernés par cette permanence (consommateurs et opérateurs économiques). Ces données comportent les noms et les adresses des commerçants permanenciers, la qualité de l'activité ainsi que les mesures prises contre les contrevenants. Quant au contrôle économique et la répression de la fraude, le ministre a affirmé que son secteur œuvrait à intensifier les opérations de contrôle, en vue d'instaurer la transparence et lutter contre les pratiques commerciales illégales et la compétition déloyale, à travers l'orientation des opérations de contrôle vers la source.