En visite de travail et d'inspection jeudi à Hassi R'mel, le nouveau PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures a reconnu que la demande nationale et internationale en gaz naturel est devenue très importante, imposant à Sonatrach de trouver des solutions rapides pour la satisfaire. C'est dans cet esprit que Abdelmoumen Ould Kaddour a exhorté les cadres de son groupe à donner de l'importance aux «projets novateurs» pour la récupération des gaz associés face au double défi de répondre à la demande locale et étrangère. «Nous avons un manque à gagner de 50 millions de m3/jour de gaz et nous sommes en train de pousser nos jeunes ingénieurs à avoir des idées novatrices, à l'instar de ce qui a été fait à Rhourd El Baguel (Hassi Messaoud)», a souligné M. Ould Kaddour à la presse à l'issue d'une visite à Hassi R'mel. Le P-dg de Sonatrach faisait référence au nouveau procédé technique qui lui avait été présenté, il y a quelques jours, pour la récupération d'une dizaine de millions de m3 de gaz associés par jour, qui étaient auparavant injectés pour faire fonctionner les installations de l'usine de traitement de Rhourd El Baguel en vue de les destiner à la vente. «Nous essayons de faire la même chose à Rhourd Ennous», a ajouté M. Ould Kaddour, ajoutant que Sonatrach déploie de gros efforts pour pouvoir répondre à la forte demande locale et étrangère en gaz naturel. C'est un «défi énorme pour lequel Sonatrach travaille dur» et consent des efforts énormes pour continuer à développer ses capacités de production, a fait valoir le premier responsable du groupe. A ce propos, il a cité particulièrement deux champs à Reggane et au Touat qui devraient entrer en production à la fin de l'année en cours. Au cours de sa visite à Hassi R'mel, le P-dg de Sonatrach a inauguré la station de compression GR5 qui servira à renforcer la pression du gaz transporté par le gazoduc GR5 avec une capacité de 8,8 milliards m3/an. C'est la deuxième station de compression servant à booster la pression du gaz transporté par le gazoduc GR5 après celle de Khrechba. Les injections de production de ces champs dans ce système de transport par canalisations (TRC) sont prévues pour novembre 2017 concernant Reggane Nord, en décembre 2017 pour Touat et en février 2018 pour Timimoun, a précisé un responsable du Centre national de dispatching de gaz (CNDG). D'un coût global de 16,74 milliards de DA, cette station, avec ses expansions, atteindra une capacité de transport de 21 milliards de m3/an à compter de 2020, et ce, avec l'entrée en production de futurs champs gaziers. Il s'agira des champs de Hassi Mouina Nord et Sud, Hassi Bahamou, Ahnet, Tidikelt sud et Akabli. Outre ces projets, une enveloppe financière de 37 milliards de DA a été allouée au titre de l'année 2017 aux projets de développement des gazoducs installés sur les axes Sud-est et Sud-Ouest du pays, a indiqué de son côté le directeur des projets de Hassi R'Mel du groupe Sonatrach, M. Youcef Malki. Cette enveloppe représente 51% de l'enveloppe globale attribuée aux projets de développement et de réhabilitation de l'activité TRC de Sonatrach au titre de l'année 2017, estimée à 72,5 milliards de DA. Cap sur l'énergie solaire En visitant la station électrique hybride de Hassi R'Mel, fonctionnant conjointement à l'énergie solaire et au gaz, produisant ainsi 150 MW d'électricité destinée à être injectée dans le réseau national électrique, M. Ould Kaddour a indiqué que Sonatrach ambitionne d'utiliser l'énergie solaire dans les champs d'exploitation. «Nous avons lancé un plan de développement en vertu duquel au lieu d'utiliser les gaz, qui sont produits au niveau des champs en vue de les faire tourner, nous produirons de l'énergie solaire pour remplacer les gaz qui pourront être utilisés pour l'exportation», a-t-il détaillé. Lors de son point de presse, il a également avancé que Sonatrach était en train de faire une étude pour prospecter d'autres marchés, outre celui de l'UE qui est, actuellement, le plus grand client de la compagnie. «Nous avons aussi des partenaires étrangers qui travaillent avec nous, tels ENI (Italie), qui est un partenaire historique, et Total (France). Nous essayons de trouver des solutions pour pouvoir répondre aux besoins de ces clients importants et, en même temps, répondre aux exigence de l'UE», a-t-il déclaré.