La mise en service des nouveaux gisements de gaz du Sud-Ouest connaît un retard. L'amont pétro-gazier traverse une période creuse et le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, en constate les répercussions sur la production pétrolière et gazière. "Nous avons un manque à gagner de 50 millions de m3/jour de gaz", a-t-il indiqué lors d'une visite jeudi, 27 juillet, à Hassi R'mel. En fait, la production gazière a été ralentie sur certains sites et a baissé sur d'autres, non seulement en raison de désinvestissement dans l'amont, mais aussi de retard dans la mise en service de gisements. Il a été question de la mise en production en 2017 de 3 projets situés dans le sud-ouest du pays. Cela devait générer une production de gaz naturel supplémentaire équivalente à 9 milliards de mètres cubes. Il s'agissait notamment du projet Touat qui devait démarrer en février 2017 avec une production estimative de 12,8 millions de m3 par jour, de Timimoun en mars 2017 qui devait générer 4,6 millions de m3 par jour, et de Reggane en juin 2017 qui devait fournir jusqu'à 8 millions de mètres cubes par jour. Ce calendrier n'a cependant pas été respecté. Et Abdelmoumen Ould Kaddour en a parlé à l'occasion de cette visite, citant particulièrement Reggane et Touat qui devraient entrer en production à la fin de l'année en cours. Pour Reggane, a-t-il affirmé, c'est certain. Concernant le champ de Touat, il ne semble pas enthousiaste, déclarant que nous impliquerons des entreprises locales dans le but de faire accélérer la mise en route de ce champ. Selon des perspectives de la Sonatrach, la production gazière devrait atteindre 141,3 milliards de mètres cubes en 2017, 143,9 milliards de mètres cubes en 2018, 150 milliards de mètres cubes en 2019 et 165 milliards de mètres cubes en 2020. En 2016, les exportations algériennes de gaz naturel vers l'Europe, dont il est le troisième principal fournisseur, devaient s'élever à 50 milliards de mètres cubes, soit 15% de plus qu'en 2015. Face au double défi de répondre à la demande locale et étrangère, Sonatrach travaille à des projets novateurs en matière de récupération des gaz associés. "Nous sommes en train de pousser nos jeunes ingénieurs à avoir des idées novatrices, à l'instar de ce qui a été fait à Rhourd El-Baguel (Hassi Messaoud)", souligne-t-il. Le P-DG de Sonatrach faisait référence au nouveau procédé technique qui lui avait été présenté, il y a quelques jours, pour la récupération d'une dizaine de millions de m3 de gaz associés par jour, qui étaient auparavant injectés pour faire fonctionner les installations de l'usine de traitement de Rhourd El-Baguel en vue de les destiner à la vente. "Nous essayons de faire la même chose à Rhourd Ennous. La compagnie nationale d'hydrocarbures déploie de gros efforts pour pouvoir répondre à la forte demande locale et étrangère en gaz naturel", ajoute-t-il. "C'est un défi énorme pour lequel Sonatrach travaille dur et consent des efforts énormes pour continuer à développer ses capacités de production", poursuit-il. Au cours de sa visite à Hassi R'mel, le P-DG de Sonatrach a inauguré la station de compression GR5 qui servira à renforcer la pression du gaz transporté par le gazoduc GR5 avec une capacité de 8,8 milliards de m3/an. C'est la deuxième station de compression servant à booster la pression du gaz transporté par le gazoduc GR5 après celle de Khrechba. La station GR5 de Hassi R'mel permettra de remonter la pression à 70 bars en vue de l'évacuation du gaz naturel collecté des champs du Sud-Est, à savoir ceux de Reggane Nord, Timimoun et Touat vers Hassi R'mel (Laghouat) sur une distance de 765 km. Les injections de production de ces champs dans ce système de transport par canalisation (TRC) sont prévues pour novembre 2017 concernant Reggane Nord, en décembre 2017 pour Touat, et en février 2018 pour Timimoun. Youcef Salami