La Confédération africaine de football (CAF) va envoyer ses experts au Cameroun afin s'enquérir des préparatifs pour la phase finale de la CAN 2019 qui pourrait être confiée au Maroc si le pays de Hayatou n'est pas prêt à organiser cette compétition qui sera animée pour la première fois par 24 équipes et en plein été (juin-juillet). «Nous avons décidé que désormais ce n'est plus les membres du comité exécutif qui vont inspecter les pays retenus pour l'organisation de la CAN. C'est désormais des experts qui le feront et la CAF statue au regard des résultats. Pour ce qui concerne le Cameroun, nous allons envoyer les experts et on décidera à l'issue de leur mission d'inspection», a annoncé le nouveau président de la CAF, Ahmad Ahmad, lors de la conférence de presse qu'il a animée samedi à Ouagadougou au troisième jour de sa visite au Burkina Faso. Le Cameroun accuse un grand retard dans la réalisation des infrastructures nécessaires pour l'organisation de ce grand rendez-vous africain. «Le Cameroun n'est pas prêt, même à accueillir quatre équipes en raison du retard dans la réalisation des infrastructures. Il y aura une visite d'inspection composée des experts et d'un cabinet d'audit spécialisé, sans les politiques, qui va évaluer si nous pouvons organiser cette CAN au Cameroun», a précisé le nouveau patron de la CAF. Le Maroc, qui a soutenu le Malgache lors des dernières élections de la CAF, est prêt à suppléer le Cameroun après avoir refusé d'abriter la CAN 2015 à cause du virus Ebola. La CAN 2015 s'est déroulée en Guinée Equatoriale. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, a également affiché la volonté de l'Algérie d'abriter cette CAN. «Ce n'est pas d'actualité, mais notre pays est disposé à organiser la CAN 2019 si le Cameroun n'est pas en mesure d'abriter cette compétition. Nous allons réceptionner des stades de qualité, ceux d'Oran, de Tizi Ouzou et Baraki, en plus des infrastructures dont dispose déjà notre pays qui n'a organisé qu'une seule CAN, celle de 1990. C'est frustrant d'attendre jusqu'à 2025 pour pouvoir postuler à l'organisation de cette importante compétition africaine», a déclaré El-Hadi Ould Ali à la presse lors de sa dernière visite de travail à Béjaïa. Il est à noter que la CAN 2019 a été attribuée au Cameroun aux dépens de l'Algérie, privée aussi de l'organisation de la CAN 2017, confiée au Gabon. L'attribution des CAN 2019, 2021 et 2023 au Cameroun, à la Côte d'Ivoire et à la Guinée respectivement par le comité exécutif sortant de la Confédération africaine de football (CAF) est remise en cause et contestée par certains membres de l'assemblée générale, à leur tête le président du Conseil des associations de football en Afrique australe (Cosafa), Phillip Chiyangwa, qui avait soutenu Ahmad Ahmad. «Ces CAN ont été attribuées de manière brutale et politique au bénéfice d'une région. L'Afrique est notre continent et nous avons le droit de poser des questions et de penser que nous avons été abusés. Dans ces conditions, nous remettons en question le statu quo, la localisation de tous les intérêts dans une région. Le Cosafa va donc protester concernant certaines compétitions qui ont été attribuées», avait affirmé Chiyangwa, riche homme d'affaires zimbabwéen, lors d'une conférence de presse du Cosafa tenue dernièrement à Sandton en Afrique du Sud, en présence d'Ahmad Ahmad.