Washington et Pyong Yong sont engagés dans une hostilité verbale qui fait craindre le déclenchement d'un conflit militaire dans la région. La Corée du Nord dit être capable de frapper des bases militaires américaines, tandis que Washington menace de représailles. Le programme balistique de la Corée du Nord continue à faire planer le spectre d'une guerre dans la péninsule coréenne, notamment avec les propos hostiles exprimés par Pyong Yong et Washington. Le tir d'essai du missile Minuteman III réalisé par le Pentagone, les manœuvres au-dessus de la péninsule coréenne, ainsi que les menaces de la part du président américain à l'encontre de la Corée du Nord, représentent pour Pyongyang des provocations qui la forcent à prendre des mesures de dissuasion. Pyongyang menace d'attaquer Washington en réponse aux provocations de Washington, a annoncé l'agence nord-coréenne KCNA, citant un communiqué des forces stratégiques du pays. Le texte note que la Corée du Nord étudie un plan opérationnel prévoyant de porter une frappe d'envergure par des missiles balistiques stratégiques à moyenne et longue portée Hwasong-12, contre les bases militaires américaines de Guam, à 4.000 km de Pyongyang, dans le Pacifique, dès que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un prendra une décision en ce sens. Les Américains seront les premiers à apprendre à leurs dépens la puissance des missiles nord-coréens, est-il indiqué dans le texte. En outre, selon l'agence nord-coréenne, les américains se font des illusions en pensant que les missiles de Pyongyang ne pourront pas attaquer le continent américain. «Les américains devraient savoir avec certitude que les missiles balistiques des troupes stratégiques nord-coréennes sont en alerte constante dans la direction de l'océan Pacifique», conclut la KCNA. Le Président américain a noté mardi que Pyongyang ferait mieux de ne plus lancer de menaces à l'encontre des américains, puisqu'il ne récolterait que «le feu et la colère». Pour l'heure, Pyongyang a testé plusieurs engins atomiques et a réussi deux lancements de missiles balistiques intercontinentaux, capables d'atteindre les Etats-Unis. Le 5 août, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution renforçant les sanctions déjà imposées à Pyongyang. La Chine a appelé au dialogue et ne pas opter pour l'option militaire. Les menaces de Washington d'appliquer «le feu et la colère» contre de la Corée du Nord, ainsi que les avertissements de Pyongyang en réponse aux provocations de Washington, ne vont pas sans causer des secousses sur l'économie mondiale. La Bourse de Tokyo a fini sur un repli de 1,29% mercredi, la soudaine montée des tensions liées au programme nucléaire nord-coréen alimentant l'aversion au risque. L'indice Nikkei a perdu 257,3 points à 19.738,71 et le Topix, plus large, a cédé 17,42 points à 1.617,90. Le Nikkei a touché en séance, à 19.660,22 points, son plus bas niveau depuis le 31 mai. L'incertitude due à l'hostilité opposant Washington et Pyong Yong favorise l'appréciation du yen, valeur refuge pour beaucoup d'investisseurs : au moment de la clôture, la devise nippone gagnait face au dollar à 109,98 et face à l'euro autour de 129,10.