Sous la tutelle du ministre de la Culture et du wali d'Alger, et en collaboration avec l'établissement Arts et culture, l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) organise une série de spectacles artistiques, pour l'été 2017, avec la participation de nombreuses stars de la chanson algérienne, au parc Dounia (les Grands Vents), à Alger. Les organisateurs de ces soirées promettent l'invitation de chanteurs et de chanteuses représentant l'authentique chanson algérienne. La preuve est donnée, puisque pour l'inauguration de ces soirées estivales, trois chanteurs de talent sont invités à se produire, à partir de ce lundi à 21 heures. En effet, durant cette soirée, la chanteuse Nardjess, et les chanteurs Mohamed Laâraf et Mohamed Sghir monteront sur scène pour offrir au public de bons moments de vraies chansons et musique comme autrefois. La vedette de la chanson hawzie et du chaâbi des années 1970, Nardjess, que tout le monde voyait comme la véritable remplaçante de Fadila Dzirya et de Seloua, qu'on a marginalisée pendant une longue période alors qu'elle a, à chaque fois qu'elle est invitée, prouvé qu'elle garde toujours sa belle voix, son dynamisme et ses capacités vocales. D'ailleurs, elle n'a jamais cessé de prouver qu'elle est toujours prête à chanter pourvu qu'on l' invite. Victime, tout comme la grande dame de la chanson, Seloua, qu'on n'invite même pas pour des émissions culturelles télévisées, Nardjess a été poussée à rester chez elle à cause des gestionnaires des institutions chargées de la programmation et des programmateurs des chaînes de télévision et radio. Marginalisation Il faut dire aussi que mis à part la décennie noire qui avait touché tout le monde, ce fut aussi la prise en main du domaine artistique par des gens qui ont encouragé la médiocrité et la chanson commerciale au détriment de la qualité sur tous points de vue : voix, paroles et musique. Nardjess, qui avait été découverte au début des années 1970 dans l'émission Elhane Wa Chabab qu'animait le compositeur et chef d'orchestre, Maâti Bachir, aux côtés de la chanteuse Seloua, a toujours été considérée parmi nos meilleures chanteuses de hawzi. Il faut rappeler que toute une génération de chanteurs avait été découverte lors de cette émission, notamment la défunte Zoulikha, Nadia Benyoucef, une autre artiste marginalisée, et le Batnéen Youcef Boukhentache. Nardjess, qui avait décidé de suivre une carrière artistique, avait quitté le lycée en classe de terminale pour l'Institut national de musique pour deux années. Se consacrant entièrement à la musique, elle était régulièrement invitée pour donner des concerts, et sollicitée pour chanter lors des fêtes familiales. Ses passages à la télévision et à la radio, notamment son interprétation de Sifet Echemâa l'avait poussée pour être l'une des chanteuses les plus demandées de l'époque. Il est dommage qu'on ne fasse appel à elle que rarement. De belles paroles De son côté, Mohamed Laâraf, qui a une voix très forte nous rappelant le grand maître de la chanson sahraouie, Khelifi Ahmed, est programmé durant cette soirée où l'on attend un public qui viendra nombreux pour écouter de la bonne musique, de belles paroles et applaudir ces chanteurs. Mohamed Laâraf, qu'on a revu récemment dans une émission télévisée, pourrait bien faire son retour sur scène après une absence dont il n'est pas responsable. Il est souhaitable que les organisateurs comprennent que les chanteurs tels que Nardjess, Mohamed Laâraf, Nadia Benyoucef, Farid Khodja etc., devraient être programmés plus souvent puisque ce sont eux les véritables représentants de la chanson algérienne authentique.