Depuis quelques années déjà, les chaînes privées venues enrichir les programmes de la télévision semblent tomber dans un petit piège durant le Ramadhan. En effet, la plupart des chaînes de télévision qui, faut-il le rappeler, font des efforts pour enrichir leurs programmes, semblent jouer à un petit jeu qui consiste à qui fera la meilleure émission de «La Caméra invisible». Même si certaines chaînes réussissent à piéger des citoyens et des célébrités, il faut dire qu'elles se font piéger en oubliant que le programme du Ramadhan ne consiste pas seulement à réussir la caméra cachée mais de proposer des émissions qu'on peut voir en famille et qui touchent toutes les régions d'Algérie. On ne sait pas si les chaînes privées ont les moyens de produire, d'acheter des films ou s'ils ont accès aux archives comme les télévisions nationales, mais on aimerait bien revoir de nouveaux et d'anciens chanteurs et comédiens. Même du côté de l'appel à la prière et la récitation du Coran, il est souhaitable qu'on revoie les anciens enregistrements de cheikh Baba Amer et de Abdelkader El Bouleidi. On pourrait enregistrer de nouveaux récitateurs ou muezzins ayant opté pour le style algérien, tels que l'imam du mausolée Sidi Abderrahmane au Hamma ou Cheikh Zouaoui de la mosquée de Scala à Alger. Il y en a d'autres au niveau des villes de l'intérieur du pays et dans les zaouias ayant une très belle voix mais qui restent inconnus. Du côté de la chanson, on aimerait bien revoir les enregistrements de Dahmane Benachour, Hadj Mahfoudh, Sadek Bedjaoui, Fadhila Dzirya et Seloua qui, faut-il le rappeler, est bien vivante et aurait même les capacités de chanter comme autrefois. Même si on n'a pas d'images de chanteurs sur scène tels que Cheikh Hasnaoui, on aimerait bien que les réalisateurs fassent des efforts en nous offrant leurs voix avec des images liées au sujet de la chanson. On fait bien des clips pour les nouveaux chanteurs, pourquoi ne le ferait-on pas pour les anciens qui n'ont pas eu la chance d'être filmés ? On aimerait bien que ces chaînes organisent elles-mêmes des galas qu'ils retransmettront en direct avec des chanteurs et chanteuses qu'on n'a pas vus depuis longtemps, tels que Youcef Boukhentache, Mohamed Nadjib, Ahmed Dahmani, Nardjess ou la grande chanteuse kabyle Djamila. Même si on sait que certains chanteurs comme Blaoui El Houari ne peuvent pas monter sur scène, on peut les inviter pour parler de leur carrière. C'est le moment d'enregistrer des maîtres tels que Tahar Fergani ou Cheikh Ghafour. Il y a de grands chanteurs, comédiens et peintres qui ont des choses à dire. On ne devrait pas attendre leur mort pour leur rendre hommage.