Pour honorer les grandes dames de la chanson hawzie, l'Etablissement arts et culture a invité les chanteuses Nardjess, Naïma et Kamila Nour pour rendre hommage à Cheikha Tetma, Fadhela Dzirya et Meriem Fekkai. Bien que l'établissement ait oublié le nom de la pionnière Maâlma Yamna, il a réussi à convaincre Seloua de revenir sur la scène artistique en 2005 puis de remonter sur la scène de l'auditorium pour donner deux concerts spécial hawzi jeudi et vendredi. En prélude à la pensée aux grandes dames qu'étaient Yamna, Fekkai, Tetma et Fadhela Dziria et aux deux concerts programmés jeudi et vendredi, la grande chanteuse a donné une conférence de presse hier au théâtre de Verdure. Malgré ses 73 ans révolus, Seloua, qui a gardé toute sa jeunesse et sa beauté, a affirmé qu'elle est prête à satisfaire son public en reprenant les anciennes chansons, mais en proposant de nouvelles. La dynamique dame a signalé que les paroles et musiques de ses nouvelles chansons ont été réalisées par elle. En attendant d'écouter ses nouveaux produits, on doit comprendre la décision de cette chanteuse de se mettre à écrire et composer puisqu'elle a déclaré n'avoir pas trouvé de bons textes. Elle a rappelé avec regret le bon vieux temps lorsqu'elle comptait sur de grands paroliers et compositeurs tels que Hachlaf, Bati, Missoum, Tayssir Aqla, etc. Seloua a saisi l'occasion pour critiquer la médiocrité qui règne depuis au moins une décennie. La chanteuse a bien fait de demander le retour d'une commission de lecture des textes car tout le monde sait que notre radio et notre télévision sont devenues de véritables tribunes pour les vulgarités et parfois les grossièretés. L'appel de Seloua doit être entendu pour qu'on puisse un jour vraiment qualifier la radio et la télévision d'institutions culturelles et éducatives. Seloua a également relancé un énième appel pour le statut de l'artiste. Au sujet des jeunes qui reprennent ses anciennes chansons, Seloua s'est dit déçue car ils ne le font pas convenablement. Par contre, elle a elle-même autorisé Nada Rihane à reprendre une de ses chansons. On a compris que ce refus n'est motivé que par le fait que la dame du hawzi et de la variété algérienne n'aime pas la médiocrité. Elle a, par ailleurs, affirmé que si elle était appelée à reprendre l'émission «Alhane oua chabab», elle découvrirait de belles voix comme elle l'a fait par le passé avec Nardjess et Nadia Benyoucef. Une carrière riche Seloua, cette grande dame dont la carrière a débuté en 1952 à Radio Alger a eu une double carrière de chanteuse et d'animatrice très riche. Née à Mimeche en contrebas du mont de Chréa à Blida, elle a, dès son jeune âge, compris qu'elle est destinée au monde artistique. Elle rejoint la radio algérienne pour participer à l'animation d'une émission enfantine conçue par Redha Falaki. Au moment où la guerre d'Algérie est à son summum, la jeune décide d'aller à Paris où elle continuera sur sa lancée. Elle sera, en effet, l'animatrice de la première émission destinée aux femmes arabes à la radio française. Seloua aura à côtoyer le monde artistique et rencontrera le compositeur Lamraoui Missoum qui lui proposera de chanter du moderne typiquement algérien. Les essais ne tarderont pas à donner les résultats escomptés puisqu'en 1962, elle est invitée à enregistrée Lalla Amina à l'occasion de la mort du roi Mohamed V du Maroc. Le disque 45 tours fera un tabac et sera classé 3e des ventes de Pathé Marconi. Il faut préciser que ce classement restera dans l'histoire car cette année, c'était les chansons Milord d'Edith Piaf et J'ai quitté mon pays d'Enrico Macias qui avaient eu respectivement la première et deuxième place. Dès l'annonce de l'indépendance de l'Algérie le 5 Juillet 1962, Seloua fait son retour à Alger et prouvera sa maîtrise de la langue arabe en prononçant un discours à son arrivée à l'aéroport de Dar El Beïda. Missoum continuera à composer pour elle mais elle rencontrera d'autres paroliers et musiciens notamment Hachlaf, Mahboub Bati et plus tard Boudjemia Merzak qui deviendra son époux. La chanteuse continuera sur sa lancée grâce à sa belle voix et sa culture musicale. Après la mort de Fadhila Dziria, tout le monde voit en elle la digne remplaçante puisqu' elle décidera de chanter dans le même style. Digne remplaçante de Fadhela Dziria Au début des années 80, cette chanteuse, comme tant d'autres telles que Nora et Rabah Driassa, sera marginalisée par les programmateurs de la télévision alors qu'elle fut l'une des ambassadrices de la chanson algérienne durant une longue période par le biais des semaines culturelles algériennes à l'étranger. Répondant à cette marginalisation sans motif, Seloua décidera de se cloîtrer chez elle et de ne plus accorder d'interviews. Ce n'est que récemment que la grande chanteuse a décidé de faire son retour sur scène. Un retour réussi puisqu'elle prouvera qu'elle est toujours une grande dame de la chanson algérienne. Le public algérois ne ratera pas l'occasion pour la revoir ce week- end.
